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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 28 février 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 10 du 6 mars 2014)

Quand un amour finit

Quand un amour finit, les personnes ne doivent pas être condamnées mais accompagnées, a recommandé le Pape François. La beauté et la grandeur de l’amour se reconnaissent dès le chef-d'œuvre de la création, raconté par la Genèse, et choisi par Dieu lui-même comme « icône » pour expliquer l’essence de l’amour entre l’homme et la femme. Mais aussi entre le Christ et l’Église. L’Évangile de Marc (10, 1-12) raconte que les pharisiens, précisément « pour le mettre à l’épreuve », posent à Jésus « cette question ». Une question présentée avec leur « style » habituel, fondé sur la « casuistique ». Ceux qui voulaient mettre Jésus en difficulté, en effet, ne lui posaient jamais « une problématique ouverte ». Ils préféraient en revanche avoir recours à la « casuistique, toujours au cas par cas », en lui demandant: « Cela est-il licite ou non ? ». Le « piège » qu’ils voulaient tendre à Jésus est contenu dans cette manière de voir les choses. Car, a averti le Pape, « derrière la casuistique, derrière la pensée de la casuistique, il y a toujours un piège, toujours ! ». Un piège, a-t-il poursuivi, « contre les gens, contre nous et contre Dieu, toujours ! ». Ainsi, rapporte l’évangéliste Marc, la question que les pharisiens posent à Jésus est « s’il est licite pour un mari de répudier sa femme ». Et Jésus répond tout d'abord en leur demandant « ce que dit la loi et en expliquant pourquoi Moïse a fait cette loi ainsi ». Toutefois, le Seigneur ne s'arrête pas à cette première réponse et « de la casuistique, il va au cœur du problème ». Le Saint-Père a même précisé qu’« il revient précisément là aux jours de la création », en ayant recours à une référence biblique « très belle », au livre de la Genèse : « Mais depuis le début de la création Dieu les créa homme et femme; c’est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair ». Le Pape François a relu ce passage, en expliquant que « le Seigneur se réfère au chef-d'œuvre de la création ». En effet, Dieu « a créé la lumière et il a vu qu’elle était bonne ». Ensuite, « il a créé les animaux, les arbres, les étoiles: tout cela était bon ». Mais « quand il a créé l’homme », il est arrivé à dire « que c’était très bon ». En effet, « la création de l’homme et de la femme est le chef-d'œuvre de la création ». Egalement parce que Dieu « ne voulait pas que l’homme soit seul : il voulait qu’il soit avec sa compagne, sa compagne de route ». « Il s’agit-là, a affirmé le Pape, de l’histoire de l’amour. Il s'agit de l’histoire du chef-d'œuvre de la création. Et devant ce parcours d’amour, cette icône, la casuistique disparaît et devient douleur ». Une douleur devant l’échec : « Quand quitter son père et sa mère pour s’unir à une femme, devenir une seule chair et aller de l’avant, quand cet amour finit — car très souvent il finit — nous devons ressentir la douleur de l’échec ». Et précisément à ce moment-là, nous devons aussi « accompagner ces personnes qui ont vécu cet échec dans leur amour ». Il ne faut pas « condamner » mais « marcher avec elles ». Et surtout « ne pas faire de la casuistique avec leur situation ».

 



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