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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 3 avril 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 17 avril 2014)

Un ami pour prier

Prier est comme parler à un ami : pour cela, « la prière doit être libre, courageuse, insistante », même au prix d’arriver à « réprimander » le Seigneur. Avec la conscience que l’Esprit Saint est toujours là et qu’il nous apprend comment faire. C’est le style de la prière de Moïse que le Pape François a reproposé lors de la Messe du 3 avril. Ce petit « manuel » de la prière a été suggéré au Pape par la lecture du passage du livre de l’Exode (32, 7-14) qui raconte « la prière de Moïse pour son peuple qui était tombé dans le péché très grave de l’idolâtrie ». Voici alors que Moïse commence sa prière, « une véritable lutte contre Dieu ». C’est « la lutte du chef du peuple pour sauver son peuple, qui est le peuple de Dieu ». Moïse « parle librement devant le Seigneur ». Et ce faisant, « il nous enseigne à prier : sans peur, librement, même avec insistance ». Moïse « insiste, il est courageux : la prière doit être ainsi! ». Dire des paroles et rien de plus ne signifie pas en effet prier. On doit également savoir « “négocier” avec Dieu ». Précisément comme le fait Moïse. En somme, Moïse « tentait de “convaincre” Dieu à changer d’attitude avec de nombreux arguments. Et il va chercher ces arguments dans la mémoire ». La prière a du succès, parce que « à la fin Moïse réussit à “convaincre” le Seigneur ». Le Pape a remarqué qu’« est belle la façon dont finit ce passage » de l’Écriture : « Le Seigneur se repentit du mal qu’il avait menacé de faire à son peuple ». Mais « quand on lit, dans la dernière parole du passage, que le Seigneur se repent » et « qu’il a changé d’attitude », il doit pouvoir se poser une question : Qui a changé véritablement ? Est-ce le Seigneur qui a changé ? « Je crois que non » a été la réponse de l’Évêque de Rome : c’est Moïse qui a changé. Parce qu’il croyait que le Seigneur aurait détruit le peuple. La prière prend et exige du temps. En effet, « prier signifie également “négocier” avec Dieu pour obtenir ce que je demande au Seigneur » mais surtout, pour mieux le connaître. Il en ressort une prière « d’ami à ami ». Du reste, « la Bible dit que Moïse parlait au Seigneur face à face, comme à un ami ». Et « ainsi doit être la prière : libre, insistante, avec des arguments ». Même « en “réprimandant” un peu le Seigneur : mais tu m’as promis ceci et tu ne l’as pas fait ! ». C’est comme lorsque « l’on parle à un ami : ouvrir le cœur à cette prière ».

 



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