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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 6 juin 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 26 juin 2014)

Le premier amour ne s’oublie jamais

Le premier amour ne s’oublie jamais. Et cela vaut également pour les évêques et les prêtres, qui doivent toujours rappeler la beauté de leur première rencontre avec Jésus. Et ils doivent également être des pasteurs qui suivent pas à pas le Seigneur, sans se préoccuper de savoir comment finira leur vie elle-même. Le point de départ de la méditation a été le dialogue entre Jésus et Pierre rapporté en conclusion de l’Evangile de Jean (21, 15-19). Jean raconte que «par trois fois, le Seigneur demande à Pierre s’il l’aime, s’il a de l’amour pour lui». La réponse est claire: Le Seigneur voulait le ramener «en arrière, à ce premier après-midi, lorsqu’il trouva son frère André», qui rencontra ensuite Pierre et lui dit: «Nous avons trouvé le Messie!». En un mot, Jésus voulait ramener Pierre «à son premier amour». C’est la même question que doivent se poser également les évêques et les prêtres, pour comprendre comment va l’amour d’aujourd’hui avec Jésus: «Suis-je amoureux comme au premier jour? Ou bien le travail, les préoccupations me font un peu regarder d’autres choses et oublier un peu l’amour?». Le deuxième point qui ressort du récit de Jean est: «l’envoi: pais, sois pasteur!». Certains pourraient objecter: «Mais Seigneur, tu sais, je dois étudier parce que je veux devenir un intellectuel de la philosophie, de la théologie, de la patrologie...». A ces pensées, il faut répondre: «Sois pasteur, le reste viendra après! Pais! Avec la théologie, avec la philosophie, avec la patrologie, avec ce que tu étudies, mais pais! Sois pasteur!». Le troisième point coïncide avec une autre question, précisément celle que Pierre pose à Jésus en ce qui concerne l’apôtre Jean: mais lui, comment finira-t-il? Que lui arrivera-t-il?». Comme pour dire: «Comment finira ce premier amour qui a tant marché? Comment finira cet itinéraire de pasteurs? Finira-t-il par la gloire, par la majesté?». Mais la réponse est très différente: «Non, mon frère, elle finira de façon plus commune, et même parfois plus humiliante». Peut-être «finira-t-elle dans un lit, et on te donnera à manger, on devra te vêtir, et tu seras inutile, là, malade». Il ne sert à rien de répéter: «Mais, Seigneur, j’ai fait cela pour toi», j’ai eu «un grand amour», j’ai fait paître comme tu m’as dit, et je dois finir ainsi?». Oui, il faut «finir comme lui a fini!  Cet amour meurt comme le grain de blé et ainsi, ensuite, viendra le fruit. Mais moi je ne le verrai pas!». Le quatrième et dernier point est constitué par «une parole plus forte: suis-moi!». Ce «suis-moi!» doit être «notre certitude, sur les pas de Jésus, sur cette route».

  



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