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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 20 juin 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 27 du 3 juillet 2014)

La chasse au trésor

«Argent, vanité et pouvoir» ne rendent pas l’homme heureux. Les vrais trésors, les richesses qui comptent, sont «l’amour, la patience, le service aux autres et l’adoration de Dieu». Tel est le message que le Pape François a proposé. Le cœur de la méditation du Pape ont été les paroles de Jésus rapportées par l’Evangile de Matthieu (6, 19-23). En somme, «le conseil de Jésus est simple: n’accumulez pas pour vous des trésors sur la terre! C’est un conseil de prudence». Il y a en particulier trois trésors contre lesquels Jésus met en garde à plusieurs reprises. «Le premier trésor est l’or, l’argent, les richesses». En effet, «tu n’es pas en sécurité avec ce» trésor, «car on te le volera peut-être. Tu n’es pas en sécurité avec les investissements: peut-être la bourse va-t-elle s’effondrer et tu resteras sans rien!». Et «ensuite dis-moi: un euro en plus te rend-il heureux?». Donc, «les richesses sont un trésor dangereux». Assurément, elles peuvent aussi servir «pour faire tant de bonnes choses», par exemple «faire avancer la famille». Mais «si tu les accumules comme un trésor, elles te volent l’âme». C’est pourquoi «Jésus, dans l’Evangile, revient sur ce thème, sur les richesses, sur le fait de placer ses espérances dans les richesses». Et il dit de faire attention, parce que c’est un trésor «qui ne sert pas». Le deuxième trésor dont parle le Seigneur «est la vanité», c’est-à-dire chercher à «avoir du prestige, à se faire voir». Jésus condamne toujours cette attitude: «Pensons à ce qu’il dit aux docteurs de la loi quand ils jeûnent, quand ils font l’aumône, quand ils prient pour se faire voir». Du reste, même la vanité ne sert pas, elle finit. La beauté finit». L’orgueil, le pouvoir, «est le troisième trésor» que Jésus indique comme inutile et dangereux. Une réalité soulignée dans la première lecture de la liturgie tirée du second livre des Rois (11, 1-4.9-18.20). En somme, «aujourd’hui tu es là et demain tu es déchu», car «le pouvoir finit: combien de grands, d’orgueilleux, hommes et femmes de pouvoir ont fini dans l’anonymat, dans la misère ou en prison...». Voilà alors l’essence de l’enseignement de Jésus: «N’accumulez pas! N’accumulez pas l’argent, n’accumulez pas la vanité, n’accumulez pas l’orgueil, le pouvoir! Ces trésors ne servent pas!». C’est plutôt d’autres trésors qu’il faut accumuler. Dans cette perspective, le Pape François a exhorté à avoir «un cœur libre», précisément parce que «Jésus nous parle de la liberté du cœur». Et «un cœur libre ne peut être obtenu qu’avec les trésors du ciel: l’amour, la patience, le service aux autres, l’adoration de Dieu». Celles-ci «sont les véritables richesses qui ne peuvent pas être volées». Les autres richesses — argent, vanité, pouvoir — «alourdissent le cœur, ne lui donnent pas la liberté». Il faut donc chercher à accumuler les véritables richesses, celles qui «libèrent le cœur» et te transforment en «un homme et une femme ayant cette liberté des enfants de Dieu». On lit à ce propos, dans l’Evangile, que «si ton cœur est esclave, ton œil, ton cœur ne sera pas lumineux». En effet, «un cœur esclave n’est pas un cœur lumineux: il sera ténébreux!». C’est pourquoi «si nous accumulons les trésors de la terre, nous accumulons les ténèbres qui ne servent pas, qui ne nous apportent pas la joie. Mais surtout qui ne nous apportent pas la liberté». En revanche, «un cœur libre est un cœur lumineux, qui illumine les autres, qui fait voir la route qui conduit à Dieu».



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