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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 14 avril 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 23 avril 2015)

Harmonie, pauvreté, patience

Trois grâces à demander pour les communautés chrétiennes: l’harmonie, la pauvreté et la patience. En poursuivant la réflexion sur le récit de la rencontre nocturne entre Jésus et Nicodème — au centre de la liturgie de la parole — le Pape François a consacré l’homélie au thème de la «renaissance», qui signifie pour l’Eglise «renaître dans l’Esprit». L’Evêque de Rome s’est appuyé sur les lectures du jour précédent, en rappelant que celles-ci invitaient à «réfléchir à l’une des nombreuses transformations» que l’Esprit opère: celle de donner «courage», transformant l’homme «de peureux et pusillanime» à «courageux, avec un courage fort pour annoncer Jésus, sans peur». De la personne en tant qu’individu, le Pape en est ensuite venu à considérer «ce que fait l’Esprit dans une communauté ». Il a souligné deux signes caractéristiques de la «renaissance dans une communauté». Tout d’abord l’harmonie: «La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme». Celui qui renaît de l’Esprit, c’est-à-dire, qui a la «grâce de l’unité, de l’harmonie». L’Esprit Saint, en effet, est «le seul à pouvoir nous donner l’harmonie» car «il est lui aussi l’harmonie entre le Père et le Fils». Il y a ensuite un deuxième signe, qui est celui du «bien commun». On peut lire dans l’Ecriture: «Aucun d’entre eux en effet n’était dans l’indigence, personne ne considérait ce qui lui appartenait comme sa propriété». Ces deux aspects ne sont «qu’un pas» sur le chemin de la communauté renée. Celle-ci en effet commence à vivre aussi des «problèmes». Il y a par exemple le cas «du mariage d’Ananias et Saphira» qui, une fois entrés dans la communauté, «ont essayé de duper la communauté». Une expérience négative que l’on peut remettre au goût du jour: elle est semblable aux «patrons des bienfaiteurs qui s’approchent de l’Eglise, ils entrent pour lui venir en aide et utiliser l’Eglise pour leurs propres affaires». Il y a ensuite également «les persécutions» qui, du reste, avaient été «annoncées par Jésus»: à cet égard, il faut rappeler «la dernière des Béatitudes de Matthieu: “Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera à cause de moi... Réjouissez-vous” ». Et de rappeler en outre que Jésus «promet tant de belles choses, la paix, l’abondance: “vous en aurez cent fois plus avec les persécutions” ». C’est alors qu’un troisième élément important a été introduit, rappelant le «conseil de Jésus» donné à ceux qui se trouvent «au milieu des difficultés, des persécutions: “Prenez patience, parce que par la patience vous sauverez vos vies, vos âmes”». Cela suppose en d’autres termes «de la patience dans ce que l’on supporte: supporter les problèmes, supporter les difficultés, supporter les médisances, les calomnies, supporter les maladies, supporter la douleur de la perte d’un fils, d’une épouse, d’un mari, d’une mère, d’un père... la patience». Voici donc les trois éléments: une communauté chrétienne «fait voir qu’elle est renée dans l’Esprit Saint, quand c’est une communauté qui recherche l’harmonie» et non la division interne, «quand elle recherche la pauvreté», et «non l’accumulation de richesses» — les richesses, en effet, «sont pour le service» — et quand elle est patiente, à savoir quand elle «ne se met pas en colère immédiatement face aux difficultés et ne se sent pas offensée», parce que «le serviteur de Yahvé, Jésus, est patient». Nous devons en effet comprendre que non seulement «chacun de nous» a reçu la grâce de «renaître dans l’Esprit», mais que cette grâce est aussi «pour nos communautés».



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