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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 28 avril 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 19 du 7 mai 2015)

Ouverts aux surprises

Demander au Seigneur «la grâce de ne pas avoir peur lorsque l’Esprit, avec sûreté, me dit de faire un pas en avant». Et demander le «courage apostolique d’apporter la vie, et non de faire de notre vie un musée de souvenirs». En commentant les lectures du jour, le Souverain Pontife s’est attardé en particulier sur la première, extraite des Actes des apôtres (11, 19-26): «Après la persécution, après le martyre de Stéphane», les disciples s’étaient dispersés et à Jérusalem, il ne restait que les apôtres. Certains de ces disciples étaient «arrivés à Antioche et prêchaient dans les synagogues, aux juifs». Mais «d’autres, arrivés de Chypre et de Cyrène, commencèrent à parler aussi aux Grecs, annonçant que Jésus est le Seigneur:  “La main du Seigneur les secondait, et grand fut le nombre de ceux qui embrassèrent la foi et se convertirent”». Ainsi, quand «cette nouvelle “arriva aux oreilles de l’Eglise de Jérusalem”, elle suscita l’inquiétude». Au point que les apôtres «envoyèrent une espèce de “visite canonique”, en disant à Barnabé: “Va, fais une visite là-bas et puis nous verrons ce qu’il y a à faire”». Toutefois, «quand Barnabé arriva et vit cette grâce de Dieu, il fut heureux et rapporta la tranquillité et la paix à l’Eglise de Jérusalem». En somme, l’épisode narré dans les Actes parle encore une fois de «nouveautés», qui bousculent «cette mentalité» selon laquelle Jésus était venu uniquement «pour sauver son peuple, le peuple choisi par le Père». Une mentalité incapable encore de percevoir «que d’autres peuples faisaient partie» du plan de salut divin. «Mais dans les prophéties, elle était présente». Néanmoins, ils ne comprenaient pas «que l’Esprit Saint était venu précisément pour cela, pour nous renouveler et œuvre continuellement pour nous renouveler». En définitive, «l’avancée de l’Eglise est l’œuvre de l’Esprit Saint. C’est lui qui œuvre». De même, «Jésus a dit aux apôtres: “Je vous enverrai le don du Père et lui vous fera vous rappeler et vous enseignera”». A cet égard, le Pape a suggéré un moyen d’être sûrs que la voix que nous entendons est celle de Jésus et que ce que nous entendons devoir faire est l’œuvre de l’Esprit Saint. Il faut «prier. Sans prière, il n’y a pas de place pour l’Esprit Saint»; il convient de «demander à Dieu qu’il nous envoie ce don: “Seigneur, donne-nous l’Esprit Saint afin que nous puissions discerner en tout temps ce que nous devons faire”». En faisant bien attention au fait que cela «ne signifie pas répéter toujours la même chose. Le message est le même: mais l’Eglise avance, l’Eglise avance avec ces surprises, avec ces nouveautés de l’Esprit Saint». Par conséquent, «il faut les discerner et pour les discerner, il faut prier, demander cette grâce». Dans ce cas aussi le Pape s’est dit conscient des objections qui pourraient être adressées à son raisonnement: «Mais, père, pourquoi se créer tant de problèmes? Faisons les choses comme nous les avons toujours faites, ainsi nous sommes plus sûrs». Et la réponse a été que cette hypothèse pourrait être «une alternative», mais serait «une alternative stérile; une alternative de “mort”». Tandis qu’il est bien mieux «de risquer, par la prière, par l’humilité, d’accepter ce que l’Esprit nous demande de changer en fonction du temps dans lequel nous vivons: telle est la route».



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