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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 28 mai 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 25 du 18 juin 2015)

De quel type sommes-nous ?

Les chrétiens de salon — qu’ils soient égoïstes, affairistes, mondains ou rigoristes — éloignent les gens qui cherchent Jésus. C’est contre cette tentation que François a mis en garde. En invitant chacun à « un examen de conscience », le Pape a rappelé que les chrétiens doivent savoir écouter « le cri d’appel à l’aide » des gens et les soutenir sur le chemin pour se rapprocher du Seigneur. François a entamé son homélie en traçant les contours de l’épisode raconté par Marc dans l’extrait évangélique (10, 46-52) proposé par la liturgie. Parmi « les gens qui se trouvaient là avec Jésus, chacun avait sa personnalité, sa façon de percevoir la vie, de ressentir la vie ». Ainsi, il y a tout d’abord « un groupe de personnes qui n’entendaient pas le cri » de Bartimée, un homme aveugle. C’est « ce groupe de personnes qui, encore aujourd’hui, n’entend pas le cri des nombreuses personnes qui ont besoin de Jésus ». C’est en somme « un groupe d’indifférents : ils n’entendent pas, ils croient que la vie se résume à leur petit groupe ; ils sont contents, ils sont sourds à la clameur de tant de gens qui ont besoin de salut, qui ont besoin de l’aide de Jésus, qui ont besoin de l’Église ». Mais « ces gens sont égoïstes, ils vivent pour eux-mêmes », incapables d’« entendre la voix de Jésus ». « Et puis il y a ceux qui entendent ce cri qui demande de l’aide, mais qui veulent le faire taire ». Et en effet, Marc dans son Évangile rapporte que beaucoup réprimandèrent Bartimée pour le faire taire, en lui disant de « ne pas crier » et de laisser le maître « tranquille ». « Même les disciples » le font. Et le Pape a également rappelé « le moment où les disciples éloignèrent les enfants », justement « pour qu’ils n’incommodent pas le maître ». En se comportant ainsi, « ces gens éloignent de Jésus ceux qui crient, qui ont besoin de foi, qui ont besoin de salut ». Ensuite, il y a un autre groupe composé d’« affairistes : ils étaient religieux, semble-t-il, mais Jésus les a chassés du temple car ils y faisaient des affaires, dans la maison de Dieu ». Il s’agit de personnes « qui n’entendent pas, qui ne veulent pas entendre le cri d’appel à l’aide, mais préfèrent faire leurs affaires, et ils utilisent le peuple de Dieu, ils utilisent l’Eglise, pour réaliser leurs propres affaires ». « Ces affairistes aussi éloignent les gens de Jésus » et ne permettent pas que les personnes « demandent de l’aide ». « Un autre groupe qui éloigne les gens de Jésus est celui des chrétiens de nom uniquement, sans témoignage, qui ne transmettent pas de témoignage de chrétiens ». Oui, « ce sont des chrétiens de nom, des chrétiens de salon, des chrétiens de réceptions, mais leur vie intérieure n’est pas chrétienne, elle est mondaine ». Et « quelqu’un qui se dit chrétien et qui vit comme un mondain éloigne ceux qui crient “à l’aide” à Jésus ». Et enfin, « il y a les rigoristes » : « ceux que Jésus réprimandait » parce qu’ils « mettaient beaucoup de poids sur les épaules des gens ». Et « Jésus leur consacre tout le chapitre 23 de saint Matthieu ». Il leur dit : « hypocrites, vous exploitez les gens! ». De fait, « au lieu de répondre au cri qui demande le salut, ils éloignent les gens ». À la lumière de cette réflexion précisément, François a proposé « un examen de conscience » qui « nous fera du bien », à travers une série de questions directes : « dans quel groupe suis-je ? Dans le premier, avec ceux qui n’entendent pas les nombreux cris qui demandent de l’aide pour le salut ? Est-ce que je m’occupe uniquement de ma relation à Jésus, fermé, égoïste ? Est-ce que j’appartiens au second groupe, parmi ceux qui éloignent les gens de Jésus, tant par manque de cohérence de vie, par manque de témoignage, que pour le fait d’être très attachés à l’argent, ou par rigidité ? ». Et encore : « Est-ce que j’éloigne les gens de Jésus ? Ou est-ce que je fais partie du troisième groupe, parmi ceux qui entendent le cri de tant de personnes et est-ce que j’aide les gens à se rapprocher de Jésus ? ». A ces questions, a conclu le Pape, « chacun de nous peut répondre dans son cœur ».

 



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