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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 7 septembre 2015

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 38 du 17 septembre 2015)

Persécutés parce que chrétiens

L’horreur pour la persécution qui a lieu aujourd’hui dans le monde, avec des terroristes qui égorgent les chrétiens dans le « silence complice de nombreuses puissances », est commencée précisément contre Jésus et a rythmé l’histoire de l’Église. Voilà pourquoi « il n’y a pas de christianisme sans martyre ». Et le témoignage de la communauté arménienne, « persécutée pour le simple fait d’être chrétienne », doit faire trouver à chacun le même courage que ces martyrs, dans le cas où « un jour la persécution aurait lieu ici ». Durant la célébration de la Messe a eu lieu la signification de la « ecclesiastica communio » accordée au nouveau patriarche de Cilicie des Arméniens, Grégoire Pierre XX Ghabroyan. Le patriarche et le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, ont concélébré la Messe avec le Pape. Pour sa réflexion sur le martyre, en plus de la présence des chrétiens arméniens, François s’est inspiré avant tout de l’extrait évangélique de Luc (6, 6-11). En un mot, les docteurs de la loi se mirent à réfléchir à une façon de tuer le Seigneur. Et bien souvent, a précisé le Pape, cette scène se répète dans l’Évangile. Ainsi, ces docteurs de la loi n’adoptent pas un comportement du type: « nous ne sommes pas d’accord, parlons-en ». Ce qui prévaut chez eux, au contraire, « est la colère : ils ne peuvent la dominer et commencent leur persécution à l’encontre de Jésus, jusqu’à la mort ». Saint Paul aussi, « disciple fidèle du Seigneur, endure la même chose ». La route de Paul est « la même que Jésus: la tête de l’Église est suivie par son corps, l’Église ». Et « L’Église est — du reste — persécutée depuis les premiers jours ». Mais jusqu’à quand le sera-t-elle ? Certainement « jusqu’à aujourd’hui ». En effet, « aujourd’hui aussi, de nombreux chrétiens, sans doute plus que lors des premiers temps, sont persécutés, tués, chassés, spoliés pour le simple fait d’être chrétiens ». François a répété qu’il « n’y a pas de christianisme sans persécution ». Et il a suggéré de faire mémoire de la « dernière des béatitudes: quand ils vous emmèneront dans les synagogues, vous persécuteront, vous insulteront: tel est le destin du chrétien ». Je veux en particulier « rappeler aujourd’hui l’une des nombreuses grandes persécutions, celle du peuple arménien, à l’occasion de notre communion. Un peuple, la première nation à s’être convertie au christianisme, la première à être persécutée pour le seul fait d’être chrétienne ». « Aujourd’hui dans les journaux, a-t-il affirmé en relançant les tragiques questions d’actualité, nous ressentons de l’horreur pour ce que font certains groupes terroristes, qui égorgent les gens juste parce qu’ils sont chrétiens ». François a invité à penser « à ces martyrs égyptiens, dernièrement, sur les côtes libyennes: ils ont été égorgés alors qu’ils prononçaient le nom de Jésus ». Et en revenant au sujet des Arméniens, il a expliqué que ce peuple « a été persécuté, chassé de sa patrie, sans aide, dans le désert ». « Aujourd’hui, l’Évangile nous raconte précisément ou a commencé cette histoire: avec Jésus ». Dans cette perspective, le Pape s’est adressé directement aux Arméniens : « aujourd’hui, je voudrais, en ce jour de notre première Eucharistie, en tant que frères évêques et à toi, mon frère patriarche, et à vous tous, évêques, fidèles et prêtres arméniens, vous embrasser et rappeler cette persécution que vous avez subie, et rappeler vos saints, tant de saints sont morts de faim et de froid, dans la torture et dans le désert, pour le fait d’être chrétiens ». François a prié le Seigneur afin qu’il « nous donne la conscience de regarder là-bas ce que Paul dit » et « qu’il nous donne une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu qui est en Christ ». « Le Seigneur nous fait sentir aujourd’hui, dans le corps de l’Église, l’amour envers nos martyrs et aussi notre vocation martyriale. Nous ne savons pas ce qu’il se passera ici : Nous ne le savons pas ! ». Mais « que le Seigneur nous donne la grâce, si un jour cette persécution devait avoir lieu ici, du courage du témoignage qu’ont eu tous ces chrétiens martyrs, spécialement les chrétiens du peuple arménien ».

 



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