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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 6 octobre 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 42 du 15 octobre 2015)

La miséricorde avant toute chose

Ne pas comprendre et ne pas accepter la miséricorde de Dieu est le risque contre lequel a mis en garde François, en invitant à ne pas avoir l’entêtement et la rigidité de considérer plus importante sa propre prédication, ses propres pensées et «toute cette liste de commandements que je dois faire observer». C’est précisément une invitation à obéir à la volonté de Dieu, en laissant agir sa miséricorde, et à ne pas la défier, que le Pape a lancée. «Il y a quelques jours, en la fête des anges gardiens, nous avons réfléchi sur la docilité à l’égard de Dieu, la docilité à l’égard de l’Esprit Saint, comme voie de sainteté et de vie chrétienne ». «Au cours de ces trois jours — hier, aujourd’hui et demain — la liturgie nous fait réfléchir sur le contraire, c’est-à-dire la résistance à la volonté de Dieu: ne pas faire ce que Dieu veut, ne pas être docile». Et «le personnage qui fait de la résistance est le prophète Jonas», il «est véritablement entêté». Les lectures bibliques sont tirées précisément du livre qui porte son nom. Jonas «avait ses idées, ses propres idées, et personne — pas même Dieu! — ne pouvait lui faire changer d’avis». Dans la «liturgie d’hier, on nous racontait que le Seigneur l’envoya à Ninive prêcher pour la conversion de Ninive, et lui s’en alla de l’autre côté, vers l’Espagne». Puis, survient «le naufrage et toute cette histoire que nous connaissons» (1, 1-2, 1.11). Donc, «le premier chapitre est la résistance à la mission que le Seigneur lui confie: “Vas, et prêche afin qu’ils se convertissent”. Et lui résiste». Puis «le deuxième chapitre est l’obéissance, et quand on obéit, on fait des miracles». D’où l’obéissance de Jonas à la volonté de Dieu et la conversion de Ninive. Enfin, «le troisième chapitre: il y a la résistance à la miséricorde de Dieu». Jonas s’adresse au Seigneur, comme pour dire: «J’ai fait tout le travail de prêcher, j’ai bien fait mon travail, et toi tu les pardonnes?». Son cœur, a souligné François, a «cette dureté qui ne laisse pas entrer la miséricorde de Dieu». Et ce drame, Jésus aussi l’a vécu avec les docteurs de la loi qui ne comprenaient pas pourquoi il ne laissa pas lapider la femme adultère et pourquoi  «il allait dîner avec les publicains et les pécheurs». Le psaume 129 «que nous récitons aujourd’hui» nous suggère d’attendre le Seigneur «parce qu’avec le Seigneur vient la miséricorde, et avec lui grande est la rédemption». Donc, «là où il y a le Seigneur, il y a la miséricorde». Et «saint Ambroise ajoutait: “Et là où il y a rigidité, il y a ses ministres”», se référant à l’«entêtement qui défie la mission, qui défie la miséricorde». «A l’approche du début de l’année de la miséricorde, prions le Seigneur afin qu’il nous fasse comprendre comment est son cœur, ce que signifie “miséricorde”, ce que cela signifie lorsqu’il dit: “Je veux la miséricorde, et non le sacrifice”».

 



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