Index   Back Top Print

[ FR ]

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 22 octobre 2015

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 44 du 29 octobre 2015)

Chaque jour un pas

Comme un athlète s'entraîne chaque jour pour parvenir à ses objectifs, ainsi la vie du chrétien doit être marquée par un effort continu, par un «travail quotidien» pour laisser place à Dieu, pour «ouvrir la porte» au don de la grâce qui sauve. C’est une réflexion marquée par la pensée paulinienne qui a été offerte par le Pape François au cours de la Messe célébrée à Sainte-Marthe. Le fil conducteur était le thème de la conversion. L’homélie du Pape s’est inspirée de la première lecture du jour, un passage de la lettre de saint Paul aux Romains (6, 19-23) dans lequel l’apôtre «rappelle le salut, la grâce du salut», et parle de la «route de la sanctification. Et il dit aux nouveaux chrétiens: “Vous étiez au service de l’iniquité — c’est-à-dire du péché — et à présent vous êtes au service du don de Dieu”, c’est-à-dire au service de la grâce et de la sanctification». Paul écrit à ses interlocuteurs qu’à présent «ils ont changé», qu’il leur est arrivé quelque chose de «fondamental, c’est-à-dire le salut en Jésus Christ, le don de Dieu». Il s’agit, a expliqué François, «de la catéchèse de la conversion». C'est-à-dire que Paul «exhorte à la conversion». Et c’est un message qui parvient avec force jusqu’à nos jours. «Nous pouvons penser: la majorité d’entre nous a été baptisée étant enfant, et nous ne savions pas ce qu’était l’iniquité. Mais ensuite nous l’avons appris dans la catéchèse». Voilà alors résumée la signification de la conversion: «Pour le chrétien la conversion est un devoir, un travail de tous les jours». Pour aider à comprendre encore mieux, François a rappelé l’image du sportif utilisée par saint Paul lui-même. En pensant à l’«homme qui s’entraîne pour se préparer à la partie et qui accomplit un grand effort», l’apôtre dit: «Mais si celui-ci, pour gagner une partie accomplit cet effort», alors nous aussi, «qui devons arriver à cette grande victoire du Ciel, comment ne le ferions nous pas?», et il exhorte à plusieurs reprises chacun «à aller de l’avant dans cet effort». Un malentendu pourrait cependant surgir et quelqu'un pourrait dire: «Père, pouvons-nous penser que la sanctification vient comme conséquence de l’effort que j’accomplis, comme la victoire pour celui qui pratique le sport vient en raison de son entrainement?». «Non», a répondu le Pape, en expliquant: «L’effort que nous accomplissons, ce travail quotidien de servir le Seigneur avec notre âme, avec notre cœur, avec notre corps, avec toute notre vie» sert uniquement à ouvrir «la porte à l’Esprit Saint». A ce point, c'est l’Esprit «qui entre en nous et qui nous sauve», l’Esprit qui «est le don en Jésus Christ». A ce point, on pourrait formuler une objection légitime: «Mais, père, c’est difficile... C’est difficile, de faire tous les jours cet effort». C'est pourquoi le Pape a exhorté à «ne pas reculer, à ne pas céder», en reprenant également une image «forte» utilisée par l’apôtre Pierre pour décrire ceux «qui se lassent d’aller de l’avant et à la fin disent: “Tant pis, je reste ainsi”». Pour se faire encore mieux comprendre, François a parlé d’une rencontre qu’il a eue «il y a quelque mois» avec une femme, «jeune, mère de famille — une belle famille — qui avait un cancer. Un mauvais cancer». Malgré cela, a raconté le Pape, «elle se comportait avec joie, elle agissait comme si elle était bien portante. Et en parlant de cette attitude, elle m’a dit: “Père, je fais tout le possible pour vaincre le cancer!”». C'est précisément l’attitude que doit avoir le chrétien. Le Souverain Pontife a expliqué, «nous qui avons reçu ce don en Jésus et qui sommes passés du péché, de la vie de l’iniquité à la vie du don en Christ, dans l’Esprit Saint, nous devons faire pareil». Comment? «Chaque jour un pas. Chaque jour un pas». Et des opportunités «il y en a beaucoup». François a pris deux exemples très simples: «J’ai envie de médire contre quelqu’un? Je me tais», ou bien: «J’ai un peu sommeil et je n’ai pas envie de prier? Je vais prier un peu». Nous ne devons pas penser à de grands gestes, mais à «de petites choses de tous les jours». Car les «petites choses» sont celles qui «nous aident à ne pas céder, à ne pas reculer, à ne pas retourner à l’iniquité; mais à aller de l’avant vers ce don, cette promesse de Jésus qui sera la rencontre avec Lui».



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana