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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Un geste définitif

Vendredi, 18 novembre 2016

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 48  du 1er décembre 2016)

Un examen de conscience demandé à chaque chrétien et en particulier aux prêtres : est-ce Dieu « mon Seigneur » ou bien mon cœur « est-il attaché à l’argent »? Tel a été le cœur de la méditation du Pape François, inspirée de l’Évangile du jour (Luc, 19, 45-48) dans lequel on lit que Jésus chasse les marchands du temple. Il s’agit d’« un geste tout à fait définitif », qui s’insère parfaitement dans la catéchèse de la parole que l’on rencontre « pendant ces deux semaines de l’année liturgique », où l’Église « nous fait réfléchir sur les choses finales, les choses définitives », et nous suggère « des gestes définitifs, aussi bien de Jésus que tirés du livre de l’Apocalypse, pour nous aider à regarder au-delà, ce qui nous attend, la patrie définitive ». Un épisode très célèbre, situé chronologiquement précisément au début de la semaine sainte, est celui dans lequel « le Seigneur nous fait comprendre où est la semence de l’antéchrist, la semence de l’ennemi, la semence qui détruit son royaume ». Jésus indique l’argent « comme l’ennemi », parce que « le cœur attaché à l’argent est un cœur idolâtre ». Du reste, dans l’Évangile « l’état de seigneur » est même conféré à l’argent. C’est précisément Jésus qui le fait « quand il dit : “On ne peut pas servir deux seigneurs, deux maîtres” ». L’argent est donc « l’anti-Seigneur ». Mais l’homme a la liberté de choisir parmi ces deux seigneurs. C’est pourquoi « Jésus prend un fouet et commence à nettoyer le temple ». Il existe donc cette opposition dans l’épisode évangélique : d’une part, le « Seigneur Dieu, la maison du Seigneur Dieu, qui est une maison de prière » où a lieu « la rencontre avec le Seigneur, avec le Dieu de l’amour » ; et, de l’autre, il y a « le seigneur-argent, qui entre dans la maison de Dieu, qui cherche toujours à entrer ». L’argent « est le seigneur qui peut détruire notre vie et il peut nous conduire à mal finir notre vie, sans bonheur, sans la joie de servir le vrai Seigneur, qui est le seul capable de donner la joie véritable ». Mais tout cela dérive d’« un choix », d’un « choix personnel ». C’est pourquoi, « dans ce geste définitif », c’est comme si Jésus disait à chacun de nous : « Quelle est ton attitude à l’égard de l’argent? Que fais-tu avec l’argent? ». Le Pape s’est alors adressé aux personnes présentes : « J’ai envie — de manière paternelle — de vous dire : quelle est votre attitude avec l’argent? Etes-vous attachés à l’argent? ». Il s’agit d’une question importante adressée aux prêtres. François a expliqué : « Le peuple de Dieu qui a beaucoup de flair pour accepter, canoniser ou bien condamner, pardonne tant de faiblesses, tant de péchés des prêtres ; mais il y en a deux qu’il ne peut pas pardonner : l’attachement à l’argent » ou « quand le prêtre maltraite les fidèles ». Le Pape a continué à interpeller les prêtres en face de lui : « Je vous demande un service : prenez un peu de temps, chacun de vous, et posez-vous la question : quelle est mon attitude à l’égard de l’argent? ». Et aussi : « Comment est mon cœur? Est-il attaché à l’argent? « Il est triste de voir un prêtre qui arrive à la fin de sa vie, il agonise, il est dans le coma », et de voir « ses neveux comme des vautours autour de lui », qui regardent « ce qu’ils peuvent prendre ». Le Pape a exhorté les prêtres : « Soyez courageux. Faites des choix » et il a conclu par une prière au Seigneur, afin qu’il donne à tous « la grâce de la pauvreté chrétienne », la grâce « de cette pauvreté d’ouvriers, de ceux qui travaillent et gagnent le juste et ne cherchent rien de plus ».

 



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