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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Des âmes assises

Vendredi, 13 janvier 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°003 du 19 janvier 2017)

« Pour suivre Jésus, il faut savoir prendre des risques », sans craindre d’« apparaître ridicules » et sans être « trop bien élevés » ; et en cela « les femmes sont plus fortes que les hommes ». Une invitation « à ne pas rester assis dans la vie, immobiles à regarder », a été relancée par le Pape, qui s’est inspiré du passage évangélique de Marc (2, 1-12) proposé par la liturgie, qui raconte l’arrivée de Jésus à Capharnaüm : « Beaucoup de gens suivent Jésus, toujours, ici il n’y avait de place pour personne, jusqu’à la porte ». L’Évangile nous parle donc de « ces personnes » qui « suivaient Jésus, qui marchaient, qui le cherchaient parce qu’il y avait quelque chose en Jésus qui les attirait : cette autorité avec laquelle il parlait, les choses qu’il disait et comment il les disait, comment il se faisait comprendre ». Et en outre, Jésus « guérissait et beaucoup de personnes le suivaient pour se faire guérir ». En réalité, « le problème le plus grand n’étaient pas ceux qui suivaient Jésus, mais ceux qui restaient immobiles », les hommes « immobiles, qui étaient sur le bord du chemin, qui regardaient, assis ». Marc, dans son Évangile, écrit précisément « qu’étaient assis là plusieurs scribes », qui « ne suivaient pas » Jésus mais « regardaient du balcon ; ils n’avançaient pas en marchant dans leur vie, ils “étaient au balcon” de la vie ; ils ne prenaient jamais de risques, ils jugeaient seulement ; ils étaient purs et ne se mêlaient de rien ». Et même leurs « jugement étaient forts ». Et « il y a d’autres personnes “immobiles” dans la vie : pensons à celui qui, depuis trente-huit ans, était au bord de la piscine, immobile, rendu amer par la vie, sans espérance — “il n’y a rien à faire, ça ne va pas” — et qui digérait sa propre amertume » a affirmé le Pape, en se référant à la guérison du paralytique à la piscine de Béthesda à Jérusalem, racontée par Jean (5 1-9). En revanche, « les gens qui suivaient Jésus prenaient des risques ». Ils « prenaient des risques pour rencontrer Jésus, pour trouver ce qu’ils voulaient ». Il suffit de penser à l’épisode que Marc raconte dans l’Évangile d’aujourd’hui : « Ils ne pouvaient pas porter le paralytique devant Jésus, à cause de la foule », les personnes qui l’accompagnaient « découvrirent le toit à l’endroit où il se trouvait et, ayant fait une ouverture, elles y firent passer la civière ». En agissant ainsi, « ces hommes ont pris des risques quand ils ont fait un trou dans le toit : ils ont pris des risques, mais ils voulaient aller voir Jésus ». A cet sujet, le Pape a reproposé également le témoignage de la femme, malade depuis longtemps à cause de pertes de sang, « qui prit des risques quand, en cachette, elle voulut toucher le bord du manteau de Jésus ». Il a ensuite poursuivi, « pensons à la pécheresse dans la maison de Simon. De même que la samaritaine prit des risques quand elle a commencé à discuter avec Jésus ». Ce sont toutes des histoires de femmes, en somme. C’est peut-être parce que « les femmes prennent plus de risques que les hommes : c’est vrai, elles sont plus fortes et nous devons le reconnaître ». « Suivre Jésus n’est pas facile mais cela est beau et on prend toujours des risques, et très souvent, on devient ridicules ». Mais « on trouve une chose importante : tes péchés te sont pardonnés ». Car « derrière cette grâce que nous demandons — la santé ou la solution d’un problème ou quoi que ce soit — il y a l’envie d’être guéris dans l’âme, d’être pardonnés ». En réalité, « nous savons tous que nous sommes pécheurs et c’est pourquoi nous suivons Jésus pour le rencontrer ». Mais on ne suit pas Jésus « en étant trop bien élevés ». Au contraire, en faisant ainsi, « on reste assis » comme les scribes dans l’Évangile « qui jugeaient ». En revanche, « suivre Jésus, parce que nous avons besoin de quelque chose », et en prenant également des risques en personne, « signifie suivre Jésus avec foi : cela est la foi ». En conclusion, le Pape a suggéré des orientations pour un examen de conscience à travers plusieurs questions essentielles : « Ai-je confiance en Jésus, est-ce que je confie ma vie à Jésus? Suis-je en marche derrière Jésus, même si je suis quelquefois ridicule? Ou suis-je assis, en regardant ce que font les autres, en regardant la vie? Ou suis-je assis avec l’âme “assise”, avec l’âme fermée à cause de l’amertume, du manque d’espérance? ». En concluant : « chacun de nous peut se poser ces questions aujourd’hui ».

 



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