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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La véritable humilité

Mardi 5 décembre 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 002 du 11 janvier 2018)

 

Au début du chemin de l’Avent, le Pape François a indiqué deux aspects fondamentaux pour chaque chrétien: la tâche à poursuivre et le style à conserver. Il l’a fait en axant sa réflexion sur le passage du prophète Isaïe (11, 1-10) proposé par la liturgie du jour.

Il s’agit d’un passage qui «parle de la venue du Seigneur, de la libération que Dieu apportera à son peuple, de l’accomplissement de la promesse». C’est le passage dans lequel le prophète annonce que «naîtra un bourgeon du tronc de Jessé». Voilà le premier aspect fondamental: «de la petitesse du bourgeon à la plénitude de l’Esprit. C’est la promesse, c’est le royaume de Dieu». Une dynamique que l’on retrouve également chez Jésus lui-même, qui affirme: «L’Esprit est sur moi», conscient d’avoir été envoyé «pour apporter l’heureuse annonce, c’est-à-dire pour les pauvres».

La même dynamique s’applique à la vie du chrétien». Il faut, en effet, être conscients «que chacun de nous est un bourgeon de cette racine qui doit grandir, grandir avec la force de l’Esprit Saint, jusqu’à la plénitude de l’Esprit Saint en nous». Le Pape a ensuite demandé: «Quelle est la tâche du chrétien?». La réponse est simple: «Conserver le bourgeon qui grandit en nous, poursuivre la croissance, conserver l’Esprit. “Ne pas attrister l’Esprit”, dit Paul». «Ne pas oublier la racine, d’où tu viens. Rappelle-toi d’où tu viens, c’est la sagesse chrétienne».

S’il s’agit-là de la tâche, «quel est le style?». «C’est clair: un style comme celui de Jésus, d’humilité». Dans la vie quotidienne, l’humilité signifie «être petit, comme le bourgeon, le petit bourgeon qui grandit chaque jour, vers la plénitude de sa propre vie». Du reste, «Jésus était humble, Dieu aussi était humble. Mais quelle est la signification du mot humilité? «Certains croient qu’être humble signifie être bien élevé, courtois, fermer les yeux pendant la prière...», avoir une sorte de «visage d’image pieuse». En revanche «ce n’est pas cela être humble». «Il y a un signe, un signal, l’unique: accepter les humiliations. L’humilité sans les humiliations n’est pas de l’humilité. Celui qui est humble est cet homme, cette femme, qui est capable de supporter les humiliations comme les a supportées Jésus, l’humilié, le grand humilié».

Voilà ce qui met le chrétien à l’épreuve. Il faut regarder Jésus: «Jésus se taisait au moment de l’humiliation la plus grande». Et en effet, «il n’y a pas d’humilité sans acceptation des humiliations». De nombreuses personnes disent: «Oui, je suis capable d’accepter l’humilité, d’être humble, mais sans humiliations, sans croix». «Que le Seigneur nous donne cette grâce de conserver le petit bourgeon vers la plénitude de l’Esprit, de ne pas oublier la racine et d’accepter les humiliations».

 



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