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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La joie chrétienne

Lundi 28 mai 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°025 du 21 juin 2018)

C’est la vraie joie chrétienne qui se charge de faire taire les éclats de rire forcés d’«une culture qui n’est pas joyeuse, qui fait de tout pour se divertir», en offrant «partout des petits morceaux de dolce vita». Cette joie «ne s’achète pas au marché», mais elle est «un don de l’Esprit», conservé par la foi et toujours «en tension entre la mémoire du salut et l’espérance». L’homélie prononcée par le Pape a été entièrement centrée sur la joie comme authentique «souffle du chrétien».

En s’inspirant du passage évangélique de Marc (10, 17-27), il a fait remarquer que «ce jeune qui voulait aller de l’avant dans sa vie au service de Dieu, qui avait toujours vécu selon les commandements et qui a également été capable d’attirer à lui l’amour de Jésus, lorsqu’il entendit la condition que Jésus lui donna “s’assombrit et s’en alla contristé”». Parce que ce jeune «était emprisonné dans les richesses».

«En revanche, dans la première lecture saint Pierre nous parle de la joie» (1, 3-9). «Ce jeune s’en est allé contristé parce qu’il n’était pas libre, il était esclave», a-t-il expliqué. Et «saint Pierre nous dit: “soyez comblés de joie”, exultez de joie». L’expression de Pierre est «forte»: «Comblés de joie, exulter de joie».

Mais «qu’est-ce que la joie chrétienne?» Elle est comme «le souffle du chrétien». Parce qu’«un chrétien qui n’est pas joyeux dans son cœur n’est pas un bon chrétien».

La joie «est le souffle, la manière de s’exprimer du chrétien». Du reste, la joie «n’est pas une chose que l’on achète ou que je peux faire avec un effort: non, elle est un fruit de l’Esprit Saint». Car ce qui provoque «la joie dans le cœur est l’Esprit Saint». Il y a «la joie chrétienne si nous sommes en tension entre le souvenir — la mémoire d’être régénérés, comme le dit saint Pierre, la mémoire que Jésus nous a sauvés — et l’espérance de ce qui nous attend». Et «quand une personne est dans cette tension, elle est joyeuse».

Mais «si nous oublions ce qu’a fait le Seigneur pour nous, nous donner la vie, nous régénérer, et si nous ne regardons pas ce qui nous attend, la rencontre avec Jésus Christ, si nous n’avons pas de mémoire, nous n’avons pas d’espérance, nous ne pouvons pas avoir la joie».

«La joie n’est pas de vivre d’éclats de rire en éclats de rire, non, ce n’est pas cela». Et «la joie n’est pas d’être drôle, c’est une autre chose». Car «la joie chrétienne est la paix, la paix qu’il y a dans les racines, la paix du cœur, la paix que seul Dieu peut nous donner: voilà ce qu’est la joie chrétienne» et «il n’est pas facile de conserver cette joie». Et «l’apôtre Pierre dit que c’est la foi qui la conserve: je crois que Dieu m’a régénéré, je crois qu’il me donnera cette récompense». Voilà précisément «ce qu’est la foi et avec cette foi on conserve la joie, on conserve la consolation». Donc, «la joie, la consolation, mais c’est seulement la foi qui la conserve».

«Nous vivons dans une culture qui n’est pas joyeuse, une culture dans laquelle on invente de nombreuses choses pour nous divertir, pour s’amuser; on nous offre partout des petits morceaux de dolce vita». Mais «cela n’est pas la joie, car la joie n’est pas une chose que l’on achète au marché: c’est un don de l’Esprit».

Dans cette perspective, François a suggéré de regarder en soi-même, en se demandant: «Comment est mon cœur? Est-il pacifique, est-il joyeux, est-il dans la consolation?». De plus, «même au moment du trouble, au moment de l’épreuve, mon cœur est un cœur qui n’est pas inquiet comme il faut, il a une inquiétude qui n’est pas bonne: car il y a une bonne inquiétude, mais il y en a une autre qui n’est pas bonne, celle de chercher le plaisir partout».

C’est pourquoi, «la joie, la consolation» sont «notre souffle de chrétien». Ainsi, «demandons à l’Esprit Saint qu’il nous donne toujours cette paix intérieure, cette joie qui naît du souvenir de notre salut, de notre régénération et de l’espérance de ce qui nous attend». Car «ce n’est qu’ainsi que l’on peut dire: “je suis chrétien”».

 



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