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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Dans ce monde d’esclaves

Vendredi 1er juin 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°025 du 21 juin 2018)

Nous vivons dans «un monde d’esclaves», de «femmes et d’hommes persécutés» au moyen des colonisations culturelles, des guerres, de la faim, qui détruisent les personnes physiquement et dans leur dignité: pour expliquer ces immenses injustices, il faut comprendre que derrière tout cela, il y a le diable. C’est une invitation pressante à «rétablir l’image de Dieu qui est en nous» que le Pape a reproposée.

Dans la première lettre de saint Pierre (4, 7-13), «l’apôtre Pierre attire l’attention des fidèles sur le fait de la persécution». «La persécution est une partie de la vie chrétienne, être persécutés est même une béatitude: “Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera à cause de mon nom, heureux êtes-vous”». «Jésus a été persécuté à cause de sa fidélité au Père».

«La persécution est un peu “l’air” dont vit le chrétien également aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui aussi il y a tant, tant de martyrs, tant de personnes persécutées par amour du Christ». Aujourd’hui, «dans de nombreux pays, les chrétiens n’ont pas de droits: si tu portes une croix, tu vas en prison et il y a des gens en prison; il y a des gens condamnés aujourd’hui à mourir parce qu’ils sont chrétiens».

Pourtant, «cela ne fait pas la une et c’est pour cette raison que les journaux télévisés, la presse ne publient pas ces choses». Mais «les chrétiens sont persécutés et cela aussi doit nous faire réfléchir sur notre condition de chrétiens». Le fait est que, à la fin, «je suis un chrétien tranquille, je mène ma vie sans m’apercevoir de ces frères et sœurs qui sont persécutés».

«Mais il existe une autre persécution aujourd’hui dans le monde: pas une persécution contre les chrétiens du fait qu’ils sont chrétiens, mais contre chaque homme et chaque femme, parce qu’ils sont l’image vivante de Dieu». Car «derrière chaque persécution, aussi bien contre les chrétiens que les êtres humains, il y a le diable, il y a le démon qui cherche à détruire la confession du Christ et l’image de Dieu dans l’homme et dans la femme».

Du reste, le diable «a cherché depuis le début — nous pouvons le lire dans le livre de la Genèse — à détruire cette harmonie entre l’homme et la femme que le Seigneur a créée, cette harmonie qui dérive du fait d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu». Et «il a réussi à le faire par la tromperie, la séduction, avec les armes qu’il utilise: il agit toujours ainsi». Mais «aujourd’hui aussi il y a une force, je dirais un acharnement contre l’homme et la femme, parce qu’on ne peut pas expliquer autrement cette vague croissante de destruction de l’homme et de la femme, de l’être humain».

«Pensons au phénomène de la faim». La faim «détruit l’homme et la femme parce qu’ils n’ont pas à manger». Pourtant, «il y a beaucoup de nourriture dans le monde, mais beaucoup de personnes n’ont pas à manger». Pour le Pape «cette injustice s’explique à cause de personnes qui font en sorte qu’ils n’aient pas à manger». Et il a suggéré: «Pensez à l’exploitation humaine, aux diverses formes d’esclavage qui existent aujourd’hui: l’homme, la femme, esclaves des autres, pour les détruire». Et «le nombre d’esclaves dans le monde est élevé».

Dans cette perspective, François a également fait une confidence: «Il y a quelque temps, j’ai voulu voir un reportage fait en cachette sur une prison qui reçoit des migrants qui ont fui, qui ont été trouvé en mer: les tortures, la destruction de ces gens pour les rendre esclaves, aujourd’hui, soixante-dix après la déclaration universelle des droits de l’homme. Aujourd’hui!». «Une persécution contre l’homme et la femme, pour les détruire», est en œuvre. Ensuite, «pensons aux colonisations culturelles, quand les empires font accepter des dispositions de leur culture contre l’indépendance, contre la culture des gens, quand ils imposent des choses qui ne sont pas humaines pour détruire: ils imposent la mort, la destruction».

«Le Seigneur a bien compris cette voie: ce que veut le démon est la destruction de la dignité et c’est pour cela qu’il persécute». «Et à la fin nous pouvons penser aux guerres comme à un instrument de destruction des personnes, de l’image de Dieu». Mais «aussi aux personnes qui font les guerres, qui planifient les guerres pour avoir de la puissance sur les autres: il y a des gens qui dirigent de nombreuses industries d’armes pour détruire l’humanité, pour détruire l’image de Dieu et de la femme, aussi bien physiquement que moralement et culturellement». Aujourd’hui, on est persécuté non seulement parce qu’on est chrétien, mais aussi parce qu’on est «à l’image de Dieu, et c’est pour cette raison que le démon persécute et que les empires continuent les persécutions aujourd’hui».

C’est pourquoi le Pape a souhaité «que le Seigneur nous fasse comprendre cela aujourd’hui, cette grande persécution culturelle au moyen des colonisations culturelles, de la guerre, de la faim, de l’esclavage». D’où sa prière: «Que le Seigneur nous donne la grâce de lutter contre cela et de rétablir l’image de Dieu qui est en nous tous avec la force de Jésus Christ».

 

 



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