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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La foi n’est pas une habitude

Vendredi 5 octobre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°043 du 25 octobre 2018)

On ne peut être chrétiens «à moitié», en laissant Jésus entre les murs de l’église et en évitant de témoigner de sa foi «en famille, dans l’éducation des enfants, à l’école, dans le quartier». C’est contre cette «hypocrisie des justes» que François a mis en garde, en partant du passage évangélique de Luc (10, 13-16) proposé par la liturgie, dans lequel Jésus «reproche à trois villes — Bethsaïde, Chorazeïn et Capharnaüm — de ne pas avoir écouté sa parole. Elles ont seulement entendu, mais cette parole n’est pas entrée dans leur cœur, parce qu’elles n’ont pas cru les signes, les miracles qu’il a accomplis».

François a souligné que Jésus «semble en colère». Derrière «ce reproche, il a y les pleurs de Jésus». En effet, «Jésus voulait toucher tous les cœurs avec un message d’amour. Et Jésus a pleuré, parce que ces gens n’étaient pas capables d’aimer».

Le Pape, actualisant sa réflexion, a alors proposé de changer «un peu les personnages de cet événement: au lieu de Bethsaïde, Chorazeïn et Capharnaüm — ces villes — mettons-nous nous, moi: moi qui ai tant reçu du Seigneur. Chacun de nous». D’où l’invitation à l’examen de conscience: «Que chacun pense à sa propre vie. Que j’ai tant reçu du Seigneur. Je suis né dans une société chrétienne, j’ai connu Jésus Christ, j’ai connu le salut j’ai été éduqué, éduquée, à la foi. Et avec quelle facilité j’oublie et je laisse passer Jésus». Une attitude qui s’oppose à celle «d’autres personnes qui écoutent immédiatement l’annonce de Jésus, se convertissent, et le suivent». En revanche, «nous sommes “habitués”». Et «cette habitude nous fait du mal, parce que nous réduisons l’Evangile à un fait social, sociologique, et non pas à une relation personnelle avec Jésus». En réalité, «Jésus me parle à moi, il te parle à toi, il parle à chacun de nous. L’appel de Jésus est pour chacun de nous». Et «Jésus pleure sur chacun de nous quand nous vivons le christianisme de façon formelle, tout au moins pas réellement». De cette façon, «nous sommes un peu hypocrites». C’est «l’hypocrisie des justes». Il y a en effet «l’hypocrisie des pécheurs, mais l’hypocrisie des justes est la peur de l’amour de Jésus, la peur de se laisser aimer». En substance, «quand nous faisons cela, nous cherchons à gérer nous-mêmes la relation avec Jésus». C’est comme si nous disions: «Oui, je vais à la Messe, mais toi reste à l’église, et moi je vais à la maison». Donc, «Jésus ne rentre pas avec nous à la maison: en famille, dans l’éducation des enfants, à l’école, dans le quartier... Non, Jésus reste là. Ou bien il reste sur le crucifix ou dans l’image pieuse, mais il reste là».

«Quand on vit cette hypocrisie chrétienne, ce que nous faisons est chasser Jésus de notre cœur. Nous faisons semblant de l’avoir avec nous, mais nous l’avons chassé. Nous sommes chrétiens, fiers d’être chrétiens, mais nous vivons comme des païens».

«Que chacun de nous pense: «Suis-je Bethsaïde? Suis-je Chorazeïn? Suis-je Capharnaüm?» a exhorté François, en invitant, «si Jésus pleure», à «demander la grâce de pleurer nous aussi: “Mais Seigneur, tu m’as tant donné”».

 



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