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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Temps tridimensionnel

Lundi 3 décembre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°051-052 du 18-25 décembre 2018)

Un Avent tridimensionnel, entre «passé, présent et avenir», pour ne pas oublier qu’«à Noël, on célèbre la naissance de Jésus» et non pas un arbre décoré: un événement qui concerne chaque homme et sa vie concrète, tant «aujourd’hui», qu’au moment de la rencontre avec le Seigneur «face à face». C’est une forte invitation à ne pas céder à la mondanité et à l’«habitude de la foi» que le Pape François a lancée: «l’Avent, qui a commencé hier, est un temps pour ainsi dire tridimensionnel, un temps pour mettre en ordre l’esprit, pour purifier l’esprit, pour faire croître la foi avec cette purification», a affirmé le Pape dans son homélie (Mt 8, 5-11). «L’Avent est précisément pour renouveler sa foi, pour purifier sa foi afin qu’elle soit plus libre, plus authentique». Et «j’ai dit qu’il est tridimensionnel parce que l’Avent est un temps de mémoire, c’est la purification de la mémoire». Il s’agit de «purifier la mémoire du passé», «parce que la vie nous habitue» à considérer Noël comme «une fête: nous nous rencontrons en famille — c’est beau — nous allons à la Messe — bien, bien — mais te rappelles-tu bien ce qui est arrivé ce jour-là ? Ta mémoire est-elle claire?».

«L’Avent purifie la mémoire du passé, ce qui est arrivé ce jour-là: le Seigneur est né, le Rédempteur qui est venu nous sauver est né». «Oui, la fête»; mais «nous avons toujours le danger, nous aurons toujours en nous la tentation de mondaniser Noël». Et cela a lieu «quand la fête» n’est plus «contemplation, une belle fête de famille avec Jésus au centre, et commence à être une fête mondaine: faire les courses, les cadeaux, ceci et cela, et le Seigneur reste là tout seul, oublié». Tout cela a lieu «également dans notre vie: oui, il est né, à Bethléem», mais nous risquons d’en perdre la mémoire. Mais l’Avent «a également une autre dimension: celle de purifier l’attente, purifier l’espérance, parce que ce Seigneur qui est venu là reviendra, reviendra nous demander: “Comment est allée ta vie?”. Ce sera une rencontre personnelle: aujourd’hui, cette rencontre personnelle avec le Seigneur nous l’aurons dans l’Eucharistie, et nous ne pouvons pas avoir une rencontre ainsi, personnelle, avec le Noël d’il y a deux mille ans, mais «nous avons la mémoire de cet événement».

Le Pape a invité à «purifier la mémoire de ce qui est arrivé à Bethléem, purifier l’espérance, purifier la fin». Parce que «nous ne sommes pas des animaux qui meurent, chacun de nous rencontrera face à face le Seigneur: face à face». Et il est opportun de se demander: «Tu y penses? Que diras-tu?». «L’Avent sert à penser à ce moment, à la rencontre définitive avec le Seigneur». Et cela «est la seconde dimension».

En revanche, «la troisième dimension est plus quotidienne: purifier la vigilance». Du reste, «vigilance et prière sont deux mots pour l’Avent, parce que le Seigneur est venu dans l’histoire à Bethléem et viendra, à la fin du monde et aussi à la fin de vie de chacun de nous». Mais le Seigneur «vient chaque jour, chaque moment, dans notre cœur, avec l’inspiration de l’Esprit Saint». Et ainsi, il est bon de se demander: «Est-ce que j’écoute, est-ce que je connais ce qui a lieu dans mon cœur chaque jour?».

Au fond, il s’agit de «prendre soin de notre maison intérieure; et l’Avent est aussi un peu pour cela». «Que le Seigneur nous donne cette grâce de la purification du passé, de l’avenir et du présent pour trouver toujours la mémoire, l’espérance et la rencontre quotidienne avec Jésus Christ».



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