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ACTE DE CONSÉCRATION À MARIE
DEVANT L'IMAGE DE LA VIERGE « SALUS POPULI ROMANI »
À L'ISSUE DE LA MESSE CÉLÉBRÉE
À LA BASILIQUE SAINTE-MARIE-MAJEURE

PRIÈRE DU PAPE JEAN-PAUL II

Solennité de l'Immaculée Conception
Rome 8 décembre 1981

 

Ô toi qui, plus qu’aucun être humain, as été confiée au Saint-Esprit, aide l’Église de ton Fils à persévérer dans cette même confiance, pour qu’elle puisse répandre sur tous les hommes les ineffables dons de la rédemption et de la sanctification afin que la création tout entière soit libérée (cf. Rm 8, 12).

Ô toi qui as été avec l’Église au début de sa mission intercède pour elle afin qu’elle aille jusqu’au bout du monde pour enseigner les nations et annoncer l’Évangile à toute créature. Que la parole de vérité divine et l’esprit d’amour trouvent l’accès des cœurs car les hommes, sans cette vérité et sans cet amour, ne peuvent vraiment pas vivre leur vie pleinement.

Ô toi qui as connu en plénitude la force de l’Esprit-Saint lorsqu’il t’a été donné de concevoir dans ton sein virginal et de mettre au monde le Verbe éternel, obtiens à l’Église qu’elle puisse faire renaître sans cesse de l’eau et de l’Esprit-Saint les fils et les filles de toute la famille humaine, sans distinction de langue, de race, de culture et qu’elle leur donne ainsi le « pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).

Ô toi qui es liée si profondément et si maternellement à l’Église, toi qui précèdes sur les voies de la foi, de l’espérance et de la charité tout le Peuple de Dieu, entoure tous les hommes encore en chemin, pèlerins dans le temps vers leur éternel destin, de cet amour que le Rédempteur divin, ton Fils, a déversé dans ton cœur du haut de la croix. Sois la Mère de nos vies terrestres à tous même lorsqu’elles se font tortueuses, pour qu’à la fin nous nous retrouvions tous dans cette grande communauté que ton Fils a appelée le bercail et pour laquelle, tel un bon pasteur, il a offert sa vie.

Ô toi qui es la première servante de l’unité du corps du Christ, aide-nous, aide tous les fidèles qui sentent si douloureusement le drame des divisions historiques du christianisme à rechercher avec persévérance le chemin de l’unité parfaite du corps du Christ, à travers une fidélité inconditionnelle à l’Esprit de vérité et d’amour qui leur a été donné au prix de la croix et de la mort de ton Fils.

Ô toi qui as toujours voulu servir ! Toi qui te fais la Servante, comme Mère de toute la famille des enfants de Dieu, obtiens à l’Église, comblée par l’Esprit-Saint de la plénitude des dons hiérarchiques et charismatiques, d’avancer avec constance vers l’avenir dans la voie de ce renouveau qui vient de ce que dit l’Esprit-Saint et qui a trouvé une nouvelle expression dans l’enseignement de Vatican II ; que dans ce travail de renouvellement, l’Église assume tout ce qui est vrai et bon, sans se laisser entrainer dans une autre direction, mais qu’elle discerne avec soin parmi les signes des temps ce qui est utile à l’avènement du royaume de Dieu.

Ô Mère des hommes et des peuples, tu connais toutes leurs souffrances et leurs espoirs, tu perçois, en vraie mère, toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres qui agitent le monde, accueille le cri que nous adressons directement à ton coeur, dans l’Esprit-Saint, et embrasse de tout ton amour de mère et de servante du Seigneur les peuples qui attendent le plus ce baiser ainsi que les peuples dont tu attends plus particulièrement qu’en toi ils se confient. Prends sous ta maternelle protection la famille humaine tout entière que, dans un élan d’amour, ô Mère, nous te confions. Que vienne pour tous les temps de la paix et de la liberté, le temps de la vérité, de la justice et de l’espérance.

Ô toi qui, en raison du mystère de ta singulière sainteté qui as été exempte de toute tâche dès le moment de ta conception, ressens de façon particulièrement profonde combien « toute la création souffre et gémit… dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8, 22), « soumise qu’elle est au pouvoir du néant », tout en « nourrissant l’espoir d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la corruption » (Rm 8, 20-21), nous te demandons de coopérer sans relâche à la « révélation des fils de Dieu » que « la création elle-même attend avec impatience » (Rm 8,19), pour entrer, elle aussi, dans la liberté de leur joie (cf. Rm 8, 21 ).

Ô Mère de Jésus, glorifiée maintenant au ciel dans ton corps et dans ton âme, toi, l’image et l’origine de l’Église qui trouvera son accomplissement dans le siècle à venir — ne cesse pas de briller sur cette terre, jusqu’à ce que vienne le jour du Seigneur (cf. 2 P 3, 10), comme un signe d’espérance pour le Peuple de Dieu en marche (cf. Lumen gentium, 68).

Esprit-Saint qui es Dieu et qui, avec le Père et le Fils, es adoré et glorifié ! Reçois ces paroles d’humble confiance que nous t’adressons dans le cœur de Marie de Nazareth, ton épouse et la mère du Rédempteur, elle que l’Église aussi nomme sa Mère, parce que depuis le cénacle, au jour de la Pentecôte, c’est d’elle qu’elle a appris sa propre vocation de mère ! Reçois ces paroles de l’Église en marche, ces mots de fatigue et de joie, de peur et d’espérance, ces mots qui sont l’expression de notre confiance humble mais assurée, ces mots par lesquels l’Église qui t’a été confiée à toi, Esprit du Père et du Fils, au cénacle, au jour de la Pentecôte et pour toujours, ne cesse de répéter avec toi, en s’adressant à son époux divin : viens !

« L’Esprit et l’épouse disent au Seigneur Jésus, viens. » (Cf. Ap 22, 17.) « Ainsi l’Église universelle apparaît comme un peuple uni de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint. » (Lumen gentium, 4.)

Ainsi répétons-nous aujourd’hui : « Viens », en nous confiant à ta maternelle intercession, ô clémente, ô aimante, ô douce Vierge Marie.

 

© Copyright 1981 - Libreria Editrice Vaticana  

 



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