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DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
À S. Exc. MONSIEUR FREDERIC ASSOMPTION KORSANGA,
NOUVEL AMBASSADEUR DU
BURKINA-FASO*

Jeudi, 28 octobre 1993

 

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec joie que j’accueille Votre Excellence au Vatican en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina-Faso près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement de m’avoir transmis les sentiments de gratitude de Son Excellence Monsieur le Président Blaise Compaoré; en retour, je vous prierai de bien vouloir lui exprimer, avec les vœux que je forme pour sa personne, mes vifs souhaits pour l’accomplissement de sa tâche en vue du bien de tout le peuple burkinabè. Je salue également les membres du gouvernement et j’invoque l’aide de Dieu sur tous les hauts responsables du pays au service de leurs compatriotes.

Dans votre aimable allocution, vous avez évoqué, entre autres, les membres burkinabè de l’Eglise catholique, dont les activités contribuent à renfoncer les liens unissant votre nation au Saint-Siège. Je suis sensible à cette appréciation manifestée en des termes très courtois et je puis vous assurer que les catholiques du pays continueront à œuvrer dans les domaines de l’action sociale, éducative et sanitaire, sous la conduite de leurs évêques et dans la mesure de leurs moyens. Ainsi, ils apporteront leur concours à cette œuvre de longue haleine qu’est l’édification d’une société toujours plus juste et plus fraternelle, où chacun puisse mener une vie conforme à sa dignité d’être humain.

Précisément, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de saisir l’occasion de cette rencontre pour adresser aux catholiques burkinabè mes salutations affectueuses et mes encouragements à demeurer, grâce au dynamisme de leur foi chrétienne, des citoyens généreusement engagés sur la voie du développement de leur patrie, dans une collaboration conviviale avec leurs compatriotes d’autres croyances, protestants, musulmans et adeptes de la religion traditionnelle. Que tous s’emploient à répandre autour d’eux, spécialement chez les jeunes générations du Burkina-Faso, les grandes valeurs de justice et d’amour, pour le bien de la nation!

Vous avez fait allusion également à mes visites pastorales de 1980 et de 1990, et aux appels que j’ai estimé de mon devoir de lancer à la communauté internationale en faveur d’une plus grande solidarité avec les pays du Sahel, victimes de la sécheresse et de la désertification. Laissez-moi vous redire d’abord l’excellent souvenir que je garde de ces visites et de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Je garde le souci, toujours aussi vif, de voir éradiqués les fléaux dont souffrent les populations africaines de votre région, et rendu possible leur accès à un juste bien-être, à la fois matériel et spirituel. Je ne puis que reprendre ici les paroles que j’ai prononcées chez vous le 29 janvier 1990.

«Comment l’histoire jugerait-elle une génération qui a tous les moyens de nourrir la population de la planète et qui refuserait de le faire dans un aveuglement fratricide?

Quelle paix pourraient espérer des peuples qui ne mettraient pas en pratique le devoir de la solidarité?

Quel désert serait un monde où la misère ne rencontrerait pas l’amour qui donne à vivre?».

La paix! C’est sur l’évocation de ce thème très cher que je voudrais conclure, non sans saluer les initiatives prises dans ce sens par votre Président pour contribuer à l’apaisement de conflits récents, que l’on voudrait voir disparaître à tout jamais de cette région du monde. Le Saint-Siège, pour sa part, souhaite poursuivre ses efforts afin que partout, en Afrique et ailleurs, s’établissent entre les peuples la concorde et l’harmonie auxquelles les êtres humains aspirent de toute leur âme.

Alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre mes vœux les meilleurs et je vous assure que vous trouverez toujours ici un accueil attentif et une compréhension cordiale auprès de mes collaborateurs.

Sur Votre Excellence, sur le peuple burkinabè et sur ses dirigeants, j’invoque de grand cœur l’abondance des Bénédictions divines.


*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. XVI, 2 p. 1154-1156.

L’Attività della Santa Sede 1993 p. 914-916.

L'Osservatore Romano 29.10.1993 p.8.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n.44 p.6.

 

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