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DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II
À S. Exc. MONSIEUR NOUR EL DIN MOHAMMED HAMMED SATTI,
NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU SOUDAN*

Jeudi, 28 octobre 1993

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec satisfaction que j’accueille Votre Excellence au Vatican en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Soudan près le Saint-Siège.

Je vous remercie vivement de m’avoir transmis les salutations de Son Excellence le Général Omar Hassan Ahmed Al-Bashir, des membres du Gouvernement et du peuple soudanais. En retour, je vous prierai de bien vouloir exprimer au Chef de l’Etat les vœux que je forme pour sa personne ainsi que mes vifs souhaits pour l’accomplissement de sa tâche en vue du bien du peuple soudanais. Je salue également les membres du Gouvernement et j’invoque l’aide de Dieu sur tous les hauts responsables qui sont au service de la nation. Enfin, j’adresse mes meilleurs saluts à tous vos compatriotes dont je garde bien vivant dans la mémoire de mon cœur l’accueil chaleureux qu’ils m’ont réservé lors de ma récente visite pastorale à Khartoum.

De ce voyage, bien sûr, je conserve un souvenir ému. J’avais un grand désir de me rendre au Soudan et je suis reconnaissant aux Autorités de votre pays d’avoir rendu possible cette visite: elle m’a permis de rencontrer un peuple à la riche culture et aussi d’honorer sur son propre sol, avec une grande foule de chrétiens, la bienheureuse Bakhita. J’ai eu aussi la satisfaction d’accomplir ma mission de Successeur de Pierre qui est d’affermir la foi de mes frères et sœurs catholiques. Egalement, j’ai pu témoigner que j’étais proche de tous ceux qui souffrent, des personnes déplacées et sans abri, des victimes de la sécheresse, de la famine, de la maladie et des dévastations de la guerre. Mon désir ardent, comme messager de l’Evangile, était de promouvoir la cause de la justice et de la paix.

Votre présence en ces lieux, Monsieur l’Ambassadeur, me fait espérer qu’un nouvel élan sera donné dans la recherche et la réalisation de ces idéaux de justice et de paix auxquels aspirent les populations du Soudan et celles de l’Afrique entière. Ce sont des préalables nécessaires au développement et au progrès. Aussi, je renouvelle aujourd’hui le vœu que j’ai ardemment exprimé sur votre sol: que tous les citoyens soudanais puissent mener une vie digne, dans le respect de leurs droits, quelles que soient leur religion, leur condition sociale ou leur appartenance ethnique. A cet égard, je considère de bon augure le message qu’a récemment apporté l’envoyé spécial de votre Président.

Dans votre allocution, vous avez bien voulu évoquer les efforts du Siège Apostolique, en Afrique et ailleurs dans le monde, en faveur de la concorde entre les hommes et de la promotion de leur bien-être intégral: je vous sais gré de cette appréciation. Les responsables des nations sont eux-mêmes de plus en plus conscients des tâches prioritaires qui s’imposent et je souhaite qu’en ce domaine ils ne se contentent pas de bonnes intentions. Comme je le disais au début de l’année au Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège, « au fond, tous les problèmes de justice ont pour cause principale le fait que la personne n’est pas suffisamment respectée, prise en considération ni aimée pour ce qu’elle est. Il faut apprendre ou réapprendre aux hommes à se regarder, à s’écouter, à marcher ensemble » (Ioannis Pauli PP. II Allocutio ad Nationum apud Sanctam Sedem Legatos coram admissos, 6, die 16 ian. 1993: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XVI, 1 (1993) 122).

Vous me permettrez, Monsieur l’Ambassadeur, de saisir l’occasion de cette rencontre pour adresser de Rome, par votre intermédiaire, mon salut le plus fervent aux membres de l’Eglise catholique soudanaise. Puissent-ils, dans le sillage de Bakhita, témoigner de la lumière et de l’amour qui les habitent et être pour tous leurs compatriotes des porteurs d’espérance! Je puis vous assurer que, sous la conduite de leurs évêques, les fidèles du Soudan sont désireux d’apporter leur concours à cette œuvre de longue haleine qu’est l’édification d’une nation prospère où chaque citoyen puisse mener une vie conforme à sa dignité d’être humain. Stimulés par leur foi chrétienne, ils continueront à collaborer pour le bien commun avec leurs concitoyens d’autres traditions religieuses, dans la conviction que, malgré les défis auxquels il faut faire face, il existe de solides raisons pour nourrir une grande espérance en l’avenir.

En terminant, laissez-moi exprimer encore le vœu ardent que les populations de votre pays voient satisfaits leurs besoins alimentaires, aient des soins de santé suffisants et vivent en harmonie. Je prie pour que le rapprochement et la coopération entre chrétiens et musulmans contribuent à résoudre les conflits, pour que les obstacles à la liberté religieuse appartiennent désormais au domaine du passé et pour que la paix durable devienne une réalité quotidienne.

Alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre mes vœux les meilleurs et je vous assure que vous trouverez ici un accueil attentif et une compréhension cordiale.

Sur votre Excellence, sur le peuple soudanais et sur ses dirigeants, j’invoque de grand cœur l’abondance des Bénédictions divines.


*Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. XVI, 2 p.1149-1151.

L'Attività della Santa Sede 1993 p.910-911.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française29.10.1993 p.7.

L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue françaisen.44 pp.5.7


 

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