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MESSAGE-RADIO DU PAPE JEAN XXIII
À L'OCCASION DE LA CONCLUSION DU XVIIe CONGRÈS EUCHARISTIQUE NATIONAL FRANÇAIS

Dimanche 5 juillet 1959

 

Chers Fils de France réunis à Lyon pour le XVIIe Congrès eucharistique national !

Nous sommes présent au milieu de vous, au moment où vous êtes rassemblés autour de Notre Légat et de vos chefs spirituels, pour glorifier ensemble le grand Mystère de notre foi. Il Nous semble revoir en pensée les nombreuses et ferventes cérémonies eucharistiques auxquelles il Nous fut donné d'assister jadis sur le sol de votre chère patrie, lorsque Nous y représentions Notre prédécesseur d'immortelle mémoire le Pape Pie XII. Ce fut chaque fois pour Nous motif de joie et de consolation spirituelle que ce spectacle du peuple chrétien de France prosterné dans l'adoration et faisant monter vers l'Hostie sainte ses chants de louange et d'action de grâces. Une note toute spéciale caractérise votre rassemblement d'aujourd'hui : ses organisateurs ont voulu qu'il fût précédé d'un pèlerinage à Ars, comme pour le placer sous la protection particulière de saint Jean-Marie Vianney.

Quelques semaines nous séparent, en effet, du centenaire de la mort de celui qui fut et restera pour les siècles à venir « le Saint Curé d'Ars » : anniversaire mémorable, que Nous Nous proposons de célébrer Nous-même prochainement comme il le mérite, et qui a visiblement inspiré le choix du thème de votre Congrès : Eucharistie et Sacerdoce. Que de lumière dans le rapprochement de ces deux mots ! Quel aliment, quelle source de joie intime pour 1'âme croyante, dans la contemplation des sublimes réalités qu'ils expriment ! À côté de l'Hostie, le prêtre qui la consacre ; près du Christ caché, la mystérieuse puissance de celui qui le rend présent. Thème inépuisable, dont les grands aspects — Eucharistie et Vocation, Eucharistie et Sacrifice, Eucharistie et Apostolat — vont être proposés à votre méditation durant ce Congrès.

À vos réflexions s'ajouteront vos ferventes prières. Vous demanderez au Dieu de 1'Eucharistie de susciter sur le sol de votre patrie des vocations sacerdotales toujours plus nombreuses ; vous prendrez aussi la résolution de faire ce qui dépend de vous, au sein de vos familles ou de vos institutions, pour en faciliter l'éclosion. Et le Seigneur bénira ces prières et ces efforts. Permettez-Nous de vous confier encore une suggestion. Qu'est-ce qu'un Congrès Eucharistique, en définitive — outre la célébration plus solennelle de la Sainte Messe et la communion générale des différents groupes de fidèles — sinon une longue et fervente « visite au Saint Sacrement ». Or, vous l'aurez observé comme Nous, cette touchante pratique de la vie chrétienne si chère aux âmes pieuses, qui consiste à se recueillir en silence au pied du Tabernacle pour y remplir son âme des dons de Dieu, est aujourd'hui négligée par beaucoup. Pour certains même, que guident des conceptions étrangères à la piété traditionnelle, il semblerait qu'elle est délibérément l'objet d'une moindre estime.

Nous voudrions que tous les congressistes de Lyon retournent dans leurs foyers persuadés de l'excellence de cette pratique et désireux de la faire apprécier et aimer autour d'eux. Qu'il vous suffise de penser aux longues heures que saint Jean-Marie Vianney passait, au début de sa vie pastorale, seul dans son église, devant le Saint Sacrement ; aux épanchements de foi et d'amour de cette grande âme aux pieds de son Maître ; aux merveilleux fruits de sainteté qui découlèrent, pour lui et pour tant d'autres, de ces ardentes prières eucharistiques. Il n'est pas douteux qu'un flot de grâces descendrait sur vos familles et sur votre pays si, éclairées et soutenues par l'exemple de leurs pasteurs, des âmes toujours plus nombreuses se mettaient sur ce point à l'école du Saint Curé d'Ars.

C'est dans l'adoration du Saint Sacrement que s'enflamment et se nourrissent les élans du zèle ; et il Nous plaît de le souligner tandis que Nous vous savons réunis dans une cité « missionnaire » à tant d'égards, cette généreuse ville de Lyon qui, sous l'impulsion de la Servante de Dieu Pauline Jaricot, vit naître 1'Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi, à laquelle Nous attachent, vous le savez, des liens si étroits. Élargissant le champ de Nos désirs et de Nos vœux, Nous vous disons : Puissent vos prières pendant ces jours de grâces, obtenir de Dieu des vocations missionnaires ! Puisse la ville de saint Pothin et de sainte Irénée, puisse la France entière se montrer toujours, grâce à 1'Eucharistie, mère féconde pour l'expansion de la foi dans le monde entier ! Puissiez-vous tous, chers fils, acquérir au pied des autels de votre XVIIe Congrès Eucharistique National un renouveau de ferveur qui fasse la joie et l'édification de l'Église et de son Chef ! En gage de ces grâces, que de grand cœur Nous invoquons sur tous et chacun d'entre vous, Nous accordons au très cher Cardinal Légat, à tous les membres de la Hiérarchie, du clergé et du laïcat d'Action Catholique, à tous les fidèles présents au Congrès, en gage de Notre paternelle bienveillance, une large Bénédiction Apostolique.



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