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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
À LA DÉLÉGATION DU
PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE
ATHÉNAGORAS I


Lundi 15 février 1965

         

Chers Frères dans le Christ,

La première parole qui monte à Nos lèvres en cet instant, c’est l’exclamation de l’auteur inspiré: «Haec dies quam fecit Dominus, exultemus et laetemur in ea!» (Ps. 117, 24). Oui, vraiment, ce jour, c’est le Seigneur qui l’a fait: que tout soit à l’action de grâce et à la joie!

Avec vous Nous bénissons Dieu pour la rencontre de ce jour, car elle constitue déjà, à elle seule, un événement profondément heureux. Et l’on pourra dire, dans l’avenir: ici ont pris fin des siècles d’histoire, ici a commencé une nouvelle étape dans les relations entre l’Eglise catholique et l’Orient orthodoxe. Instant singulièrement solennel que celui-ci! C’est sous le regard de Dieu, en sa présence et en son nom – in nomine Domini – que Nous vous accueillons et ,vous ouvrons Nos bras.

Nous saluons d’abord vos si dignes personnes, qui sont, Nous le savons, celles de deux bons artisans de la grande cause de l’œcuménisme: vous, Monseigneur le Métropolite Méliton d’Héliopolis et Theira, qui avez présidé avec tant de maîtrise deux conférences panorthodoxes; vous, Monseigneur le Métropolite Chrysostome de Myre, dont le siège épiscopal rappelle le souvenir d’un Saint grandement honoré en Occident, et qui fûtes le secrétaire diligent de trois conférences panorthodoxes.

Par-delà vos personnes, Nous entendons saluer ensuite ceux que vous représentez, et avant tout Notre Frère très cher, Sa Sainteté le Patriarche œcuménique Athénagoras Ier, dont la rencontre à Jérusalem a été pour Nous la source d’émotions indicibles et qui ne s’effaceront plus de Notre souvenir tant que Nous vivrons.

Nous ne pouvons savoir ce que l’avenir Nous réserve, ni les développements que pourra connaître le dialogue de la charité ouvert désormais entre les deux Eglises. Mais quoi qu’il doive en advenir, Nous voulons que le premier moment de cette rencontre bénie soit caractérisé par la joie, par la sérénité de la paix du Christ, par l’attente respectueuse et confiante de part et d’autre.

Nous sommes heureux de la sagesse et du réalisme des grandes lignes du programme que vous venez d’esquisser. Il faut, par des contacts plus nombreux et plus fraternels, refaire progressivement ce que les temps d’isolement avaient défait, et recréer, à tous les niveaux de la vie de nos Eglises, une atmosphère qui permettra d’entamer, le moment venu, un fécond dialogue théologique. Si vous étudiez, pour votre part, les principaux thèmes qui feront l’objet des fraternelles discussions à venir, vous savez aussi la place que le désir et la préparation de ce dialogue occupe parmi les préoccupations du Concile du Vatican et des théologiens catholiques. Nous Nous réjouissons des contacts et des conversations que vous vous proposez d’avoir avec Notre Secrétariat pour l’unité, qui ensuite Nous en référera. Nous Nous réservons de réfléchir et de consulter, pour décider des meilleures voies qui, de Notre côté, permettront cette intensification du dialogue de la charité et de la fraternité progressivement retrouvée. Dieu Nous est témoin: Notre seul désir est d’être fidèle au Christ.

Soyez donc, chers Frères, bénis et remerciés d’être venus, et d’être venus porteurs d’un message plein d’espérance.

Portez à votre tour à celui qui vous envoie Notre déférent et chaleureux salut, Notre fraternel et très affectueux souhait de paix. Et permettez que Nous vous invitions à persévérer avec Nous dans la prière au Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, et à invoquer aussi ensemble la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Demandons aux Saints Apôtres Pierre, Paul et André, et à tous les Saints, de nous assister sur les chemins du Seigneur, pour sa gloire et pour notre paix, dans l’unité de la foi et de la charité.

                



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