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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX DIRECTEURS DE QUOTIDIENS DES PAYS
DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE

Lundi 17 avril 1967

 

Chers Messieurs, directeurs de quotidiens appartenant aux six Pays de la Communauté économique européenne, soyez les bienvenus!

Nous sommes pleinement conscient de ce que vous êtes, des valeurs que vous représentez, et des efforts que déploie votre Association pour sensibiliser l’opinion publique de vos Pays respectifs aux problèmes européens.

Que de talents, parmi vous, que de générosité au service d’une profession noble et exigeante! Que de compétences aussi: il ne manque même pas dans vos rangs, Nous a-t-on dit, des reporters spécialistes des sciences nucléaires! En vérité, le panorama que vous déroulez devant Notre esprit appellerait une foule de réflexions, qui s’accordent mal avec les limites restreintes d’une brève audience. Mais Nous tenons à vous dire du moins que, dans la mesure où vous travaillez à rapprocher les hommes - et, pour commencer, ceux de ce continent - Notre appui et Nos plus vifs encouragements vous sont assurés.

Non pas que Nous ayons compétence pour décider, dans les domaines politique ou économique, quelle est la meilleure formule pour réaliser l’union des peuples européens.

Notre mission est autre: elle est d’ordre moral et spirituel. Mais c’est justement à la lumière des principes d’ordre supérieur qu’apparaît avec le plus d’évidence le caractère néfaste des divisions et des oppositions entre les hommes et les peuples. C’est à la lumière des exigences profondes de la nature humaine et de la vie en société que se manifeste le mieux la nécessité pour les hommes de se rapprocher, de s’aimer, d’unir leurs efforts pour réaliser enfin ce monde fraternel et vraiment humain auquel, consciemment ou non, tous les hommes et tous les peuples aspirent profondément.

Sur le chemin ardu de cette unité du monde, il y a des étapes: votre voix s’élève avec autorité, dans les multiples organes de presse que vous représentez, pour qu’une de ces étapes, une des plus importantes, soit enfin atteinte, l’unité de l’Europe. Permettez-Nous de vous en féliciter, et de formuler le souhait que votre voix soit écoutée et que la cause de l’Europe continue à avancer. Car elle avance, malgré tout, et Nous ne pensons pas pécher par excès d’optimisme en le constatant. Le dixième anniversaire des Traités de Rome, qui est célébré ces jours-ci, va sans doute vous permettre de dresser des bilans lassez encourageants, au total, sur le terrain économique. Dieu veuille que du plan matériel l’entente s’étende peu à peu au plan spirituel, et que les âmes se rapprochent, plus encore que les intérêts ou les économies.

C’est ce souci du rapprochement des âmes qui Nous a dicté, sur un plan plus étendu que celui auquel vous travaillez, l’idée d’une encyclique sur le développement des peuples. Nous ne voulons pas vous quitter sans en avoir fait mention, car Nous avons été frappé par l’accueil presque unanimement favorable qu’a réservé la grande presse à cet acte important de Notre ministère apostolique. Et Nous sommes heureux d’avoir devant Nous un groupe aussi distingué du monde du journalisme pour vous exprimer, Messieurs, Notre reconnaissance, et pour vous inviter cordialement à vous faire, toujours plus et mieux, les avocats de cette grande cause de la fraternité entre les hommes et les peuples. Elle seule, en effet, amènera cette paix tant désirée, dont Notre prédécesseur immédiat avait fixé, en traits inoubliables, les quatre fondements, la vérité, la justice, la liberté et l’amour.

Conscient de l’importance croissante du journalisme pour l’orientation de l’opinion publique dans le monde d’aujourd’hui, Nous avons voulu que l’Encyclique «Populorum progressio» fût présentée au grand public par une conférence de presse.

Nous avons voulu aussi, en harmonie avec un vœu exprimé par le Concile, qu’une «Journée mondiale des Communications sociales» fût célébrée dans le monde catholique le 7 mai prochain: ce sera l’occasion, pour tant de Nos fils, de mieux saisir le rôle primordial dans le monde d’aujourd’hui de ces «moyens de communication sociale», parmi lesquels la presse occupe une si grande place.

Que cela vous soit une preuve nouvelle, Messieurs, de Notre e estime pour votre profession, de la conscience que Nous avons de la tâche ardue qui est la vôtre, de Notre désir aussi, très sincère, de vous faciliter cette tâche, dans toute la mesure de Nos moyens, en ce qui concerne l’information religieuse. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur vous et faire fond sur votre loyauté professionnelle dans la présentation des actes de Notre ministère. Par Notre voix l’Eglise vous remercie de votre collaboration, et c’est de grand cœur qu’en prenant congé de vous Nous invoquons sur chacune de vos personnes, sur vos familles et vos collaborateurs, les plus abondantes bénédictions divines.

                                                     



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