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RENCONTRE DU PAPE PAUL VI
AVEC LES REPRÉSENTANTS DE
LA FÉDÉRATION LUTHÉRIENNE MONDIALE

Samedi 31 mai 1969

 

Chers Frères en Jésus-Christ,

C’est un honneur et une joie pour Nous, de pouvoir vous accueillir en ce jour. Nous aimerions vous exprimer Notre gratitude et Notre bonheur pour le désir que vous aviez, comme représentants de la Fédération luthérienne mondiale, de rencontrer des membres du Secrétariat pour l’unité des chrétiens et des autres organes de la Curie afin de discuter certaines questions regardant les rapports entre l’Eglise catholique romaine et la Fédération luthérienne mondiale.

Votre visite Nous est un signe visible du développement considérable des bonnes relations avec votre Fédération au cours des années qui suivirent le deuxième Concile du Vatican. Nous gardons un vif souvenir de la disponibilité avec laquelle la Fédération luthérienne mondiale a participé au Concile par des représentants de qualité. Un ensemble de publications témoigne avec quel intérêt et avec quel soin vos observateurs et d’autres théologiens luthériens ont suivi le Concile et étudié ses décrets. Nous Nous souvenons particulièrement de la IIème Session conciliaire, où le professeur Skydsgaard, représentant de votre Fédération, prit la parole au nom de tous les observateurs du Concile et souligna l’importance fondamentale d’une théologie de l’histoire du salut pour le mouvement œcuménique. Cette tâche sera assumée tout particulièrement par le nouvel Institut œcuménique de Jérusalem.

Nous avons constaté avec grand intérêt dans quelle mesure la collaboration avec la Fédération luthérienne mondiale s’est intensifiée après le Concile. Nous pensons surtout au Groupe mixte de travail entre la Fédération luthérienne mondiale et l’Eglise catholique romaine, qui s’est déjà réuni en 1965 et qui, par la suite, s’est retrouvé chaque année.

Nous Nous réjouissons de voir que depuis trois ans déjà les problèmes d’Evangile et Eglise ont été examinés par cette Commission d’étude luthérienne évangélique - catholique romaine et Nous sommes convaincu que cette question est l’une des plus centrales qui se dresse encore entre nous, et sans solution, depuis la malheureuse rupture du temps de la Réforme.

Avec le premier rapport du Groupe mixte de travail luthérien-catholique, Nous tenons à souligner que «les divergences profondes qui se sont manifestées entre l’Eglise catholique romaine et les Eglises luthériennes ne doivent pas être passées sous silence. Qu’elles soient reconnues ouvertement et qu’elles soient prises en sérieuse considération de chaque conviction». Nous avons d’ailleurs l’espérance, que de nouvelles voies et de nouvelles possibilités de compréhension et de vision commune s’ouvriront sous l’inspiration de l’Esprit- Saint, à condition que nous affrontions les difficultés avec patience, sérieux, loyauté et dans une atmosphère de charité. Plein de confiance en l’amour du Père pour nous, cet amour qui a trouvé son expression la plus sublime dans la croix du Christ, nous prions de pouvoir être tous portés à cette Unité telle que Notre-Seigneur l’a désirée.

Nous n’ignorons pas que la coopération entre la Fédération luthérienne mondiale et l’Eglise catholique romaine ne s’est pas simplement limitée au domaine théologique, mais qu’elle a donné naissance à tout un ensemble de contacts œcuméniques au cours des années écoulées.

Votre visite est une cause de joie pour Nous en ce qu’elle ouvre de nouvelles perspectives de collaboration et de dialogue avec l’Eglise catholique romaine, afin de réaliser toujours mieux notre unité fondamentale au Christ. Laissez-Nous vous exprimer combien votre sérieux et votre loyauté envers notre Seigneur commun - le Christ Jésus - Nous ont impressionné.

En cette semaine de Pentecôte, où nous commémorons l’effusion de l’Esprit-Saint, nous reprenons particulièrement conscience combien l’événement de la réconciliation entre tous les chrétiens dans la seule et unique Eglise du Christ dépasse nos forces et nos capacités humaines.

C’est pourquoi Nous mettons toute Notre espérance en la prière du Christ pour son Eglise, en l’amour du Père pour nous, en la force de l’Esprit-Saint. «Et l’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné» (Rom. 5, 5; cfr. Décret sur l’Œcuménisme, 24).

                                          



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