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MESSAGE DE SA SAINTETÉ PIE XII
AUX PARTICIPANTS AU XVIe CONGRÈS
EUCHARISTIQUE NATIONAL FRANÇAIS*

Lundi 25 juin 1956

 

Nous sommes présent de cœur au milieu vous, chers fils de France, tandis que vous vous assemblez en foule dans la si vivante métropole de la Bretagne pour rendre un hommage public et solennel à la Sainte Eucharistie. Nous y sommes présent en la personne de Notre Légat, qu'entoure un nombre imposant d'Archevêques et Evêques, et ce Message vous portera, avec l'assurance de Notre paternelle sollicitude, les vœux que Nous formons pour le succès spirituel de ce XVI Congrès national. Dieu veuille qu'à la longue et judicieuse préparation, dont il a bénéficié corresponde désormais, après la ferveur des cérémonies, un réel approfondissement du culte eucharistique dans tout le pays!

Il était bon, en effet, cinquante ans après le mémorable Décret de Saint Pie X sur la communion fréquente, complété plus tard par les dispositions prises en faveur des enfants, de s'interroger sur la fidélité des catholiques à ces directives pontificales. Nous-même, par différentes mesures facilitant l'assistance à la messe et l'observance du jeûne eucharistique, par l'éclat nouveau que Nous avons voulu donner à la célébration du mystère pascal, dont l'Eucharistie est le mémorial sacré, ne manifestions-Nous pas clairement Notre vif désir de voir, autour des autels, s'intensifier la vie des communautés chrétiennes et s'accroître le rayonnement de leur charité? Et puisque le Congrès, par son objet même, vous invite à vous demander « où en est la vie eucharistique en France de nos jours », Nous ne doutons pas que chacun, — selon son âge et son état, à la mesure de ses engagements personnels et de ses responsabilités sociales — ne veuille apporter à cette question la réponse loyale que lui dictent une foi mieux éclairée et une expérience plus avertie.

Dans la conjoncture présente, grave à bien des titres, Nous exhortons la jeunesse, les familles, les paroisses, les Instituts religieux et les Mouvements d'action catholique, à méditer devant l'hostie sainte sur le devoir, plus impérieux que jamais, de tout instaurer dans le Christ. Sur les autels de vos villes et de vos campagnes, le Christ est présent, auteur du salut, source de grâces, ferment de notre unité et de notre paix. Allez à lui; vivez de sa vie; fondez en lui œuvre de votre sanctification et l'élan de votre apostolat; bâtissez sur lui la cité chrétienne : « il n'y a pas sous le ciel d'autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés! » (Act. 4, 12).

Vers vous surtout qui êtes prêtres, et qui avez mission de conduire et de nourrir le peuple de Dieu, Nous Nous tournons d'un cœur paternel. Ce sacerdoce, que vous avez reçu au cours du sacrifice de la messe et en vue de multiplier celui-ci à travers le temps et l'espace, ne vous constitue-t-il pas, à un titre éminent, les hommes de l'eucharistie? Nous connaissons, chers fils, et Nous apprécions le zèle qui vous anime pour une vivante célébration de la liturgie, à laquelle vos fidèles ont à cœur de s'associer avec intelligence et piété. Joignez-y toujours la pratique d'un culte, éclairé et fervent, pour la divine présence de Jésus dans les tabernacles de vos églises. Rien ne saurait remplacer, dans une vie sacerdotale, la prière silencieuse et prolongée au pied du Saint Sacrement, et l'exemple admirable du Saint Curé d'Ars garde aujourd'hui encore toute sa valeur. N'est-ce pas là d'ailleurs, devant l'autel, dans l'adoration de Notre Seigneur, que se sont forgées, au cours des siècles, les énergies missionnaires des plus valeureux apôtres de votre Patrie?

Et de quel prix, au surplus, est pour la communauté chrétienne, la prière eucharistique de ses prêtres! Leur exemple est, pour tant d'hommes dispersés et troublés par la fièvre de la vie moderne, un rappel providentiel de l'unique nécessaire, et leur intercession persévérante amènera ceux-ci tôt ou tard à ce foyer de vie surnaturelle, qu'est l'autel, où le Christ renouvelle son sacrifice rédempteur et où il est juste de lui offrir le tribut de nos louanges.

Que le Seigneur Jésus, qui, sur la terre de France, révélait à Sainte Marguerite Marie les trésors de miséricorde de son Cœur sacré, répande sur vous tous, chers fils qui participez au Congrès Eucharistique national de Rennes, une large effusion de grâces. C'est en gage de ces faveurs divines que Nous vous accordons, ainsi qu'à votre chère Patrie, Notre très paternelle Bénédiction Apostolique.

Du Vatican, le 25 juin 1956.

PIUS PP. XII


*Discours et Radiomessages de Sa Sainteté Pie XII, XVIII,
  Dix-huitième année de Pontificat, 2 mars 1956 - 1er mars 1957, pp. 887 - 888
  Typographie Polyglotte Vaticane

 



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