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CONGREGATION POUR LES INSTITUTS DE VIE CONSACREE
ET LES SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE

 

Fondée par le Pape Sixte V, le 27 mai 1586, comme "Sacrée Congrégation des Réguliers" et confirmée par la Constitution "Immensa" (15 janvier 1588) elle fut unie en 1601 à la "Sacrée Congrégation pour les Evêques et autres Prélats".

Saint Pie X, par la Constitution "Sapienti Consilio" (29 juin 1908) sépara à nouveau les deux institutions, soumit les évêques à la Concistoriale et rendit autonome la Congrégation des religieux. La Constitution "Regimini Ecclesiae Universae" de Paul VI, du 15 août 1967, donna à la Congrégation des religieux le nom de "Congrégation pour les Religieux et les Instituts séculiers". La Constitution "Pastor Bonus" de Jean Paul II, du 28 juin 1988, changea cette dénomination en "Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique", CIVCSVA. Elle est située, près de la Place Saint Pierre, au n.3 de la Place Pie XII, où d'autres Dicastères ont également leur siège. Celle-ci s'occupe de tout ce qui regarde les Instituts de vie consacrée (Ordres et Congrégations religieuses, masculines et féminines, Instituts séculiers) et les Sociétés de vie apostolique, leur gouvernement, discipline, études, biens, droits et privilèges.

Elle est aussi compétente pour ce qui concerne la vie érémitique, les vierges consacrées et leurs associations, les nouvelles formes de vie consacrée.

Sa compétence s'étend à tous les aspects de la vie consacrée: vie chrétienne, vie religieuse, vie cléricale; elle est de caractère personnel, n'a pas de limites territoriales; cependant certaines questions concernant les membres des Instituts relèvent de la compétence d'autres Congrégations. Elle dispense aussi du droit commun ceux qui y sont sujets.

Elle est chargée également des Associations de fidèles érigées dans l'intention de devenir Institut de vie consacrée ou Société de vie apostolique, et des Tiers-Ordres séculiers.

Depuis le 23 octobre 1951, la Congrégation a en charge l"Ecole pratique de Théologie et de Droit des religieux". En mai 1975 a commencé la parution du Bulletin "Informationes SCRIS", qui publie des articles en diverses langues.

Adresse: CIVCSVA, 3 Place Pie XII, 00193 ROME, Italie.

 


INSTITUTS DE VIE CONSACREE
SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE

Les Instituts religieux et les Instituts séculiers sont les deux principales catégories qui composent l'Etat de vie consacrée par la profession des conseils évangéliques dans l'Eglise; par certains aspects les Sociétés de vie apostolique (can. 731 § 1) ont une législation canonique semblable à celle qui régit les Instituts de vie consacrée, tout en formant une catégorie à part.

Sont considérés comme consacrés, les laïcs et les clercs qui assument les conseils évangéliques par un lien sacré, devenant ainsi membres d'un Institut de vie consacrée (can. 573 § 2).

Les Instituts de vie consacrée sont des sociétés érigées, approuvées et organisées avec sagesse par l'Eglise au moyen d'une législation générale et particulière (Règles, Constitutions, Statuts) pour qu'on puisse y professer l'état de vie consacrée d'une façon officielle et complète (can. 576). Les Instituts de droit pontifical sont ceux qui sont érigés et approuvés par le Saint-Siège avec un décret formel. Les Instituts de droit diocésain sont érigés par les Evêques; ils n'ont pas le décret d'approbation du Siège Apostolique (can. 589). L'Annuaire Pontifical ne recense que les Instituts de droit pontifical.

INSTITUTS RELIGIEUX

L'état religieux est un état public et complet de vie consacrée. Aux préceptes communs à tous les fidèles s'ajoutent les trois conseils évangéliques, dits généraux, de chasteté, pauvreté, obéissance, assumés par les voeux perpétuels ou temporaires à renouveler à leur échéance (can. 607 § 2), mais toujours publics, c'est à dire reçus comme tels par l'Eglise (can. 1192 § 1). L'état religieux comporte la vie fraternelle en communauté et la séparation du monde qui est propre au caractère et au but de chaque Institut (can. 607 § 2 et 3).

On appelle Ordres (Ordres réguliers) les Instituts dans lesquels, selon leur histoire, caractère ou nature, au moins une partie des membres émet des voeux solennels. On appelle Réguliers les membres des Ordres masculins, et Moniales, ceux des Ordres féminins. Les autres Instituts religieux sont appelés Congrégations ou Congrégations religieuses et leurs membres, Religieux de voeux simples (can. 1192 § 2). Historiquement les Ordres précèdent les Congrégations.

Le Code de Droit Canonique dénomme Instituts cléricaux ceux qui, en raison du but ou du propos visé par le fondateur, ou en vertu d'une tradition légitime sont gouvernés par des clercs, assument l'exercice d'un ordre sacré et sont reconnus comme tels par l'autorité de l'Eglise (can. 588 § 2). En revanche, l'Institut dont le patrimoine n'implique pas l'exercice d'un ordre sacré et qui est reconnu comme tel par l'autorité de l'Eglise s'appelle Institut laïque (can. 588 § 3).

Dans le Code, les Instituts religieux sont régis par une discipline commune. Toutefois subsistent diverses catégories qui correspondent aux différentes formes que la vie religieuse a revêtues au cours de l'histoire.

Ci-dessous, une brève présentation historique selon l'ordre chronologique.

Les Chanoines Réguliers unissent l'état et les fonctions de clerc à l'observance et de la vie religieuse en communauté et des conseils évangéliques. Ils tirent leur origine des communautés de prêtres vivant avec leur Evêque. Ce fut St Augustin qui, à la fin du IVème siècle et au début du Vème, donna à cette forme de vie religieuse ses traits les plus caractéristiques.

Les Moines, du point de vue historique, sont les premiers religieux vivant en communauté. Dans la première moitié du IVème siècle, les zones désertiques du nord de l'Egypte se peuplèrent de colonies d'ermites, dont les maximes furent recueillies dans les Apophtegma Patrum. Certains de ces ermites rassemblèrent autour d'eux des disciples qui donnèrent naissance au cénobitisme égyptien ou pacômien, caractérisé par une discipline forte, parfois même rude. Au cours du IVème siècle en Asie Mineure, sous la conduite doctrinale de St Basile, naquit un cénobitisme fondé sur la notion de communauté-Eglise- Corps du Christ.

En Occident au cours de ce même IVème siècle, le monachisme apparut dans presque tous les pays sous différents aspects. Mais à partir du VIème siècle le monachisme bénédictin prévalut.

Bien que, au cours des siècles, de plus en plus souvent, le sacerdoce et l'apostolat sous ses diverses formes se soient unis à la vie monastique, le monachisme comme tel, n'impose cependant pas d'y ajouter la vie cléricale ou un apostolat individuel.

Actuellement l'organisation monastique a la caractéristique d'être autonome ou non centralisée, les abbayes ou prieurés conventuels étant autonomes (sui iuris): cela étend les pouvoirs du Supérieur local (Abbé, Prieur) et diminue la dépendance à l'égard du Supérieur général, s'il y en a un. De plus, chaque maison a son noviciat.

On peut regrouper le monachisme actuel en cinq groupes: deux occidentaux (bénédictin et chartreux) et trois orientaux (paulinien, antonien et basilien).

Les Ordres Mendiants qui, à partir du début du XIIIème siècle, s'ajoutèrent aux Moines, tirent leur nom de la pauvreté du groupe qui complète la pauvreté individuelle et entraîne l'incapacité de posséder même en tant que corps. En raison des circonstances, pour presque tous les Ordres, on dérogea à ce caractère de pauvreté stricte. Les Mendiants ont en commun un autre caractère: celui d'unir à la vie régulière le ministère sacerdotal, apostolique, missionnaire, ou caritatif sous des formes variées. Il y a encore un trait commun aux Mendiants, introduit par eux et transmis aux Instituts religieux postérieurs: la centralisation du gouvernement avec un Supérieur suprême doté des pleins pouvoirs ainsi que l'organisation en Provinces.

Les Clercs Réguliers firent leur apparition au cours du XVIème siècle et des premières années du XVIIème. Ils mettent à la base de leur apostolat sacerdotal, au sens strict du mot, la vie régulière qu'ils adaptent aux besoins des temps, sans la rendre pour autant moins sévère.

A la fin du XVIème et au cours du XVIIème, les Congrégations Religieuses Cléricales apparurent dans l'Eglise: ce sont de pieuses associations de clercs, puis de laïcs, qui vivent en commun et sans chercher à devenir de vrais Ordres religieux, se dédient non seulement à leur perfection mais encore à l'apostolat et aux oeuvres de charité.

Vers la fin du XVIIème siècle, les Congrégations Religieuses Laïques virent le jour: ce sont des communautés de laïques dédiées principalement à l'instruction (enseignement et catéchèse) des enfants et des jeunes; elles ont aussi d'autres fins, par exemple le soin des malades, des prisonniers, des chômeurs. Habituellement elles excluent formellement le sacerdoce pour leurs membres; parfois cependant, elles permettent que quelques-uns d'entre eux reçoivent l'ordination sacerdotale pour exercer la fonction d'aumônier de la communauté. Depuis la seconde moitié du XIXème siècle, les Congrégations religieuses laïques sont pour la plupart féminines.

INSTITUTS SECULIERS

Les débuts de ces Instituts remontent à la fin du XVIème siècle, bien que leur reconnaissance juridique et leur insertion parmi les Etats de vie consacrée approuvés par l'Eglise ne datent que du 2 février 1947 avec la Constitution Apostolique Provida Mater Ecclesia.

Les fidèles consacrés à Dieu dans les Instituts séculiers pratiquent la "sequela Christi" en assumant les trois conseils évangéliques par un lien sacré, dédient leur vie au Christ et à l'Eglise et s'efforcent de contribuer surtout de l'intérieur à la sanctification du monde (can. 710).

Le mot "séculier" souligne que les personnes qui assument cet état de vie consacrée ne changent pas leur condition dans le monde et continuent à vivre et à agir au milieu du peuple de Dieu, dans leur contexte social habituel (can. 711; can. 713 § 2), selon le mode de vie séculier qui leur est propre.

Les Instituts séculiers peuvent être cléricaux ou laïques, masculins ou féminins.

SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE

Les Sociétés de vie apostolique, appelées précedemment dans le Code de droit canonique de 1917, "Sociétés de vie commune sans voeux" sont définies ainsi par le Code promulgué en 1983, au canon 731 § 1 et 2:

"Aux côtés des Instituts de vie consacrée prennent place les Sociétés de vie apostolique, dont les membres, sans les voeux religieux, poursuivent la fin apostolique propre de leur Société et, menant la vie fraternelle en commun tendent, selon leur mode de vie propre, à la perfection de la charité par l'observation des Constitutions.

Il y a parmi elles des Sociétés dont les membres assument les conseils évangéliques par un certain lien défini par les Constitutions".

Saint Philippe Neri peut être considéré comme le père des Sociétés de vie apostolique masculines telles que nous les connaissons aujourd'hui et Saint Vincent de Paul celui des Sociétés féminines.

FEDERATIONS D'INSTITUTS
DE VIE CONSACREE
ET DE SOCIETES DE VIE APOSTOLIQUE

Le premier Congrès général des Etats de perfection, réuni à Rome dans les premiers jours de décembre de l'Année Sainte 1950, invita les Instituts religieux et séculiers, masculins et féminins de chaque pays à s'unir en Fédérations, Conférences ou Conseils de Supérieurs Majeurs. Cette organisation de droit pontifical s'étendit rapidement à presque tous les pays (can. 708). Les Conférences de Supérieurs Majeurs ont leurs propres Statuts approuvés par le Saint-Siège qui les a érigées (can. 709). Il y a aussi des Unions mondiales (de Supérieurs et de Supérieures généraux) et Continentales ( en Amérique Latine et en Europe) approuvées par le Siège Apostolique.

Le Dicastère a attribué la personnalité juridique à la Conférence Mondiale des Instituts séculiers (CMIS), le 23 mai 1974.