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BENOÎT XVI

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 30 janvier 2011

(Vidéo)

 

Chers frères et sœurs !

En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, l'Évangile présente le premier grand discours que le Seigneur adresse à la foule sur les douces collines qui entourent le lac de Galilée « Voyant les foules — écrit saint Matthieu —, Jésus gravit la montagne: quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Et prenant la parole, il les enseignait » (Mt 5, 1-2). Jésus, nouveau Moïse, « prend place sur la “chaire” de la montagne » (Jésus de Nazareth) et proclame « bienheureux » les pauvres en esprit, les affligés, les miséricordieux, ceux qui ont faim de justice, les cœurs purs, les persécutés (cf. Mt 5, 3-10). Il ne s'agit pas d'une nouvelle idéologie, mais d'un enseignement qui vient d'en haut et touche la condition humaine, celle, justement, que le Seigneur a voulu assumer en s'incarnant pour la sauver. C'est pourquoi « le Discours sur la montagne est adressé à tout le monde, dans le présent et dans l'avenir... et ne peut être compris et vécu qu'à la suite de Jésus, en marchant avec Lui » (Jésus de Nazareth ). Les Béatitudes sont un nouveau programme de vie pour se libérer des fausses valeurs du monde et s'ouvrir aux biens véritables, présents et futurs. Quand, en effet, Dieu console, rassasie la faim de justice, essuie les larmes des affligés, cela signifie que, en plus de récompenser chacun de manière sensible, il ouvre le Royaume des Cieux. « Les Béatitudes sont la transposition de la croix et de la résurrection dans l'existence des disciples » (ibid.). Elles reflètent la vie du Fils de Dieu qui se laisse persécuter, mépriser jusqu'à la condamnation à mort, afin que le salut soit donné aux hommes.

Un ancien ermite affirme : « Les Béatitudes sont des dons de Dieu, et nous devons rendre abondamment grâces pour elles et pour les récompenses qui en dérivent, c'est-à-dire le Royaume des Cieux dans le siècle à venir, la consolation ici-bas, la plénitude de tout bien et la miséricorde de la part de Dieu... une fois devenus des images du Christ sur la terre » (Pierre de Damas, in Philocalie, vol. 3, Turin 1985, p. 79). L'Évangile des Béatitudes s'explique par l'histoire même de l'Église, l'histoire de la sainteté chrétienne, parce que — comme l'écrit saint Paul — « ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est » (1 Co 1, 27-28). C'est pourquoi l'Église ne craint pas la pauvreté, le mépris, la persécution dans une société souvent attirée par le bien-être matériel et par le pouvoir du monde. Saint Augustin nous rappelle qu'il « n'est pas utile de souffrir de ces maux », mais qu'il faut « les supporter pour le nom de Jésus, non seulement avec une âme sereine, mais aussi avec joie » (De sermone Domini in monte, I, 5, 13 : CCL 35, 13).

Chers frères et sœurs, invoquons la Vierge Marie, la Bienheureuse par excellence, en lui demandant la force de chercher le Seigneur (cf. So 2, 3) et de le suivre toujours, avec joie, sur le chemin des Béatitudes.


À l'issue de l'Angélus

Nous célébrons en ce dimanche la « Journée mondiale des malades de la lèpre », promue dans les années 1950 du siècle dernier par Raoul Follereau et reconnue officiellement par l'ONU. La lèpre, tout en étant en recul, touche malheureusement encore beaucoup de personnes en situation de grande pauvreté. J'assure à tous les malades une prière spéciale, que j'étends à ceux qui les assistent et, de diverses manières, s'engagent pour vaincre la maladie de Hansen. Je salue en particulier l'Association italienne des amis de Raoul Follereau qui fête 50 ans d'activité.

Au cours des jours prochains, dans plusieurs pays d'Extrême-Orient, sera célébré le nouvel an lunaire avec joie, particulièrement dans l'intimité des familles. À tous ces grands peuples, je souhaite de tout cœur sérénité et prospérité.

Nous fêtons aussi aujourd'hui la « Journée internationale d'intercession pour la paix en Terre Sainte ». Je m'associe au patriarcat latin de Jérusalem et au custode de Terre Sainte pour inviter tout le monde à prier le Seigneur afin qu'il fasse converger les esprits vers des projets concrets de paix.

Je suis heureux d'adresser un chaleureux salut aux jeunes de l'Action catholique du diocèse de Rome guidés par le cardinal vicaire Agostino Vallini. Chers jeunes, cette année encore, vous êtes venus nombreux, au terme de votre « Caravane de la Paix » dont le thème était : « Nous comptons sur la paix ! ». Écoutons maintenant le message que vos amis, ici à mes côtés, nous liront.

Je salue les pèlerins francophones et plus particulièrement les Scouts Unitaires de France, qui célèbrent cette année leur quarantième anniversaire. Que la marche-relais, que vous entreprenez à la suite du Christ, soit pour vous une source de bonheur et de joie. Vous pourrez ensuite en partager les fruits, notamment lors des prochaines Journées mondiales de la jeunesse, à Madrid, où j'invite tous les jeunes francophones à venir très nombreux m'y rejoindre. Que Marie soit notre guide sur les sentiers qui nous conduisent à vivre en vérité les Béatitudes ! Bon dimanche et bonne semaine à tous !

Et maintenant, avec les jeunes de l'Action catholique, relâchons les colombes, symbole de paix.



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