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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mercredi 12 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 25 du 20 juin 2013)

 

Un progressisme adolescent

Il y a deux tentations à affronter en ce moment de l’histoire de l’Église : faire marche arrière par crainte de la liberté qui vient de la loi « accomplie dans l’Esprit Saint » ; céder à un « progressisme adolescent », c’est-à-dire enclin à suivre les valeurs les plus captivantes proposées par la culture dominante. Tel était le thème de la messe du 12 juin, tiré de la deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens (3, 4-11) et de l’Évangile de Matthieu (5, 17-19). Le Pape s’est arrêté tout d’abord sur les explications que donne Jésus à ceux qui l’accusent de vouloir changer les lois de Moïse. Il les a rassurés en disant : « Je ne viens pas abolir la loi mais lui donner son plein accomplissement ». Le Pape a ensuite rappelé le rôle de l’Esprit Saint dans la transmission de cette loi. Toutefois, il s’agit d’une liberté qui, en un certain sens, fait peur. « Parce qu’on peut la confondre, a précisé le Pape, avec quelque autre liberté humaine ». Et puis « la loi de l’Esprit nous amène sur la voie du discernement continuel pour faire la volonté de Dieu » : cela aussi nous fait un peu peur. Mais, a averti le Saint-Père, quand nous sommes assaillis par cette peur nous courons le risque de succomber à deux tentations. La première est celle de « faire marche arrière parce que nous ne sommes pas sûrs. Mais cela interrompt le chemin ». C’est « la tentation de la peur de la liberté, de la peur du Saint-Esprit : le Saint-Esprit nous fait peur ». La seconde tentation est celle que le Pape a appelé un « progressisme adolescent ». Il ne s’agit pas toutefois de progrès authentique: c’est une culture qui va de l’avant, de laquelle nous ne parvenons pas à nous détacher et où nous prenons les lois et les valeurs qui nous plaisent le plus, comme le font précisément les adolescents. En fin de compte, le risque encouru est de déraper, « comme une voiture dérape sur la route gelée et va dans le fossé ». Selon le Pape, il s’agit d’une tentation récurrente en ce moment historique pour l’Église. « Nous ne pouvons pas aller en arrière, ni déraper et finir dans le fossé ». La route à suivre est celle-ci : « La route est celle de la liberté dans le Saint-Esprit, qui nous rend libres, dans le discernement continuel sur la volonté de Dieu, pour aller de l’avant sur cette route, sans faire marche arrière » et sans déraper. Et il a conclu : « Nous demandons le Saint-Esprit qui nous donne la vie, qui fait aller de l’avant, qui nous porte à la pleine maturité de la loi, cette loi qui nous rend libres ».

 



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