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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 20 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 27 juin 2013)

Prier le Notre Père

Il n'y a pas besoin de tant de paroles pour prier, le Seigneur sait ce que nous voulons lui dire. L'important est que la première parole de notre prière soit « Père ». C'est le conseil de Jésus aux apôtres qu'a reproposé le Pape François lors de la Messe du 20 juin. Le Pape a donc répété les recommandations de Jésus au moment où il a enseigné aux apôtres le Notre Père, selon le récit de l'évangéliste Matthieu (6, 7-15). Pour prier, a dit en substance le Pape, il n'est pas nécessaire de faire du bruit, ni de croire qu'il soit préférable de beaucoup parler. Il ne faut pas s'en remettre au bruit, au bruit de la mondanité identifié par Jésus dans le fait de « claironner » ou « se faire remarquer le jour du jeûne ». Pour prier, a-t-il répété, le bruit de la vanité n'est pas nécessaire. Jésus a dit que c'est un comportement propre aux païens. Le Pape François est allé également plus loin en affirmant que la prière ne doit pas être considérée comme une formule magique : « La prière n'est pas une chose magique ; on ne fait pas de magie avec la prière ». En racontant, comme il le fait souvent, son expérience personnelle, il a dit qu'il ne s'est jamais adressé à des sorciers qui promettent de la magie, mais qu'il a entendu parler de ce qui a lieu au cours des rencontres de ce type : on prononce beaucoup de paroles pour obtenir « parfois la guérison, parfois quelque chose d'autre » avec l'aide de la magie. Mais, a-t-il averti, « ce sont des pratiques païennes ». Comment doit-on prier alors ? C'est Jésus qui nous l'a enseigné : « Il dit que le Père qui est au ciel “sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous ne le lui demandiez”. Que la première parole soit donc « “Père”. Telle est la clé de la prière. Sans prononcer, sans entendre cette parole, on ne peut pas prier », a dit l'Évêque de Rome. Il faut en revanche « prier le Père », celui qui nous a engendrés. Mais pas seulement, il faut prier « notre » Père, c’est-à-dire non le Père de « tous » , qui est trop anonyme et générique, mais celui « qui t’a engendré, qui t’a donné la vie, à toi, à moi », en tant que personne individuelle, a expliqué le Pape. C’est le Père « qui t’accompagne sur ton chemin », celui qui « connaît toute ta vie, toute », celui qui sait ce qui « est bon et qui est moins bon. Il connaît tout ». Mais cela ne suffit pas encore : « Si nous ne commençons pas la prière avec ces mots qui ne sont pas prononcés par les lèvres, mais par le cœur, nous ne pouvons pas prier comme des chrétiens ». Mais, s’est encore demandé le Pape, est-ce « seulement mon père à moi ? ». « Non, c’est notre Père, parce que je ne suis pas fils unique. Aucun de nous ne l’est. Si je ne peux pas être un frère, je pourrais difficilement devenir le fils de ce Père, car c’est un Père qui est assurément le mien, mais aussi des autres, de mes frères ». De cela, a-t-il poursuivi, découle le fait que « si je ne suis pas en paix avec mes frères, je ne peux pas l’appeler Père. Ainsi s’explique pourquoi Jésus, après nous avoir enseigné le Notre Père, dit immédiatement: « En effet, si vous pardonnez leurs fautes aux autres, votre Père qui est aux cieux vous pardonnera à vous aussi ». Le pardon entre donc en jeu. Mais « il est si difficile de pardonner les autres » a répété le Saint-Père, cela est vraiment difficile, car nous portons toujours en nous de l’amertume. On ne peut pas prier en conservant dans son cœur de la rancœur pour ses ennemis.

 



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