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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Attention aux feux d'artifice

Jeudi, 10 novembre 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 47  du 24 novembre 2016)

C’est contre la tentation d’être fascinés par les « feux d’artifice de la religion et du spectacle » à la recherche incessante de « choses nouvelles, de révélations, de messages » et qui pour cela « dure un instant, puis disparaît » que le Pape a mis en garde en proposant également un examen de conscience pour vérifier si véritablement « nous préservons l’espérance » : l’attitude juste de celui qui travaille pour faire croître « le royaume de Dieu au milieu de nous ». En partant du passage évangélique de Luc (17, 20-25), le Pape explique que « le royaume de Dieu parmi nous est comme le grain de sénevé qui est très petit mais qui, lorsqu’il est semé, croît, mais avec le temps ». Et « le grain de blé est pareil ». C’est à nous « de bien le préserver et d’espérer qu’il pousse, qu’il apporte du fruit ». Jésus nous enseigne que le royaume de Dieu est comme le grain semé : l’homme s’en va et même quand il dort, il pousse tout seul » dans la mesure où « c’est Dieu qui garantit sa croissance ». Et ainsi, « tant notre travail que notre repos font croître, font germer le royaume de Dieu ». Mais « il faut une espérance pour voir cette croissance ». Et précisément « cela est la première chose que Jésus nous dit aujourd’hui : le royaume de Dieu est parmi nous ». En réalité, Jésus nous dit également « une autre chose : comment il vient, c’est-à-dire de quelle façon ». Le royaume de Dieu « est parmi vous : ce n’est pas une religion du spectacle », où « nous cherchons toujours des choses nouvelles, des révélations, des messages ». « Dieu a parlé en Jésus Christ : c’est la dernière parole de Dieu ». Le reste est « comme les feux d’artifice qui t’illuminent pendant un moment et puis que reste-t-il? Rien, il n’y a aucune croissance, il n’y a pas de lumière, il n’y a rien : un instant ». Mais « de nombreuses fois, nous sommes tentés par cette religion du spectacle de chercher des choses étrangères à la révélation, à la douceur du royaume de Dieu qui est parmi nous et croît ». Et cette religion du spectacle « n’est pas l’espérance : c’est la volonté d’avoir quelque chose en main ». Mais « notre salut se mesure en espérance, l’espérance qu’a l’homme qui sème le grain ». Reste la question : quand le Fils de l’homme viendra-t-il? Et « c’est l’autre question qui sous-tend la première ». C’est Jésus qui nous donne l’explication : « Comme l’éclair en effet, jaillissant d’un point du ciel, resplendit jusqu’à l’autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l’homme lors de son Jour ». Donc, « cela sera la plénitude du royaume de Dieu, quand reviendra le Seigneur et il reviendra ainsi. Mais avant que ne vienne cette plénitude, dit le Seigneur, il est nécessaire que Lui, le Fils de l’homme, souffre beaucoup et soit rejeté par cette génération : c’est la souffrance de la croix, du travail, de tout ce que nous accomplissons ». Le Pape a suggéré une autre question : « Si le royaume de Dieu est déjà parmi nous, et nous ne devons pas nous laisser attirer par les choses spectaculaires qui sont des feux d’artifice et qui ne servent à rien, que devons-nous faire en attendant que vienne le royaume de Dieu, que vienne le Seigneur? ». Et comme réponse, François a suggéré un mot-clé : « préserver ». Oui, « préserver avec patience : la patience dans notre travail, dans nos souffrances ». Oui, « préserver comme préserve l’homme qui a planté la semence et préserve la plante ». Et à cet égard, le Pape a proposé une autre question ; « Si le royaume de Dieu est parmi nous, si nous avons tous cette semence en nous, nous avons l’Esprit Saint là, comment le préserve-t-on? ». La réponse est claire : « Préserver, croître dans l’espérance, préserver l’espérance ». Parce que « nous avons été sauvés dans l’espérance ». Précisément « cela est le fil : l’espérance est le fil de l’histoire, l’espérance de rencontrer le Seigneur définitivement ». François n’a pas manqué de suggérer un examen de conscience personnel : « Nous pouvons nous demander ; comment est-ce que moi, je préserve l’espérance? Est-ce que je préfère les choses ponctuelles, les feux d’artifice? Ai-je la patience, même la mortification pour préserver cette espérance qui est semée dans le baptême dans notre cœur? Cette espérance qui ne déçoit pas » parce que « l’espérance ne déçoit jamais ! ». La vérité selon laquelle « le royaume de Dieu est parmi nous » nous interpelle sur « comment nous préservons le royaume de Dieu, cette espérance? ». Et « quelqu’un a sans doute envie de demander : ai-je l’espérance? ». Le royaume de Dieu est parmi nous mais nous devons, avec le repos, avec le travail, avec le discernement, préserver l’espérance de ce royaume de Dieu qui croît, jusqu’au moment où viendra le Seigneur et tout sera transformé ».

 



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