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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Ce doigt qui indique

Vendredi, 16 décembre 2016

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°002 du 12 janvier 2017)

L’engagement de tous les chrétiens est celui d’« être des témoins de Jésus », de remplir leur vie par « ce geste » qui fut typique de Jean-Baptiste : « indiquer Jésus ». En suivant le parcours liturgique qui ces trois derniers jours nous a fait réfléchir « sur Jean, le dernier des prophètes, le plus grand homme né d’une femme », le Pape a approfondi le passage de l’Évangile (Jean 5, 33-36) dans lequel le précurseur « est présenté, est montré comme le témoin. La vocation de Jean est d’être témoin ». Une vocation rendue encore plus compréhensible par plusieurs exemples concrets. En effet, Jésus, a dit que Jean « était la lampe ». Mais, a-t-il expliqué, « il était la lampe et pas la lumière, la lampe qui indiquait où était la lumière. De la même manière, Jean « était la voix », au point que lui-même « dit de sa propre personne : “Je suis la voix qui crie dans le désert” ». Mais il n’était pas la Parole, en effet, « il indique la Parole, le Verbe de Dieu ». Et ainsi, Jean-Baptiste qui « était le prédicateur de la pénitence » dit clairement : « Après moi en vient un autre qui est plus fort que moi, qui est plus grand que moi, à qui je ne suis pas digne de lacer les chaussures. Et celui-ci vous baptisera par le feu et l’Esprit Saint ». Pour résumer : « Une lampe qui indique la lumière, une voix qui indique la Parole, le prédicateur de pénitence et le baptiste qui indique le véritable baptiste dans l’Esprit Saint ». Jean « est le provisoire et Jésus est le définitif. Jean est le provisoire qui indique le définitif ». Mais ce caractère provisoire, son “être pour”, est précisément « la grandeur de Jean ». Un homme « avec le doigt toujours pointé là », pour en indiquer un autre. En effet, on lit dans l’Évangile que « les gens se demandaient dans leur cœur, si Jean n’était pas le Messie. Et lui, répondait clairement : “Je ne le suis pas” ». De même quand les docteurs, les chefs du peuple lui firent demander : « Mais est-ce toi ou devons-nous en attendre un autre? », il a toujours répété : « Ce n’est pas moi. Un autre vient », rappelant à nouveau qu’un autre serait arrivé, auquel il n’aurait pas été digne de lacer les chaussures : « Ce n’est pas moi. C’est un autre qui vous baptisera ». Il s’agit précisément de l’image la plus éloquente qui nous dit qui fut Jean-Baptiste, son « témoignage provisoire mais sûr, fort », le fait d’être « la lampe qui ne s’est pas laissée éteindre par le vent de la vanité » et la « voix qui ne s’est pas laissée diminuer par la force de l’orgueil ». Jean est « toujours quelqu’un qui indique l’autre et ouvre la porte à l’autre témoignage, celui du Père, celui dont parle Jésus aujourd’hui : “Cependant j’ai un témoignage supérieur à celui de Jean, celui du Père” ». Et quand on lit dans l’Évangile que l’on entendit « la voix du Père : “Celui-ci est mon Fils” », nous devons comprendre que « c’est Jean qui a ouvert cette porte ». C’est pourquoi Jean « est grand », parce qu’il « se met toujours de côté ». François a expliqué qu’il est grand parce qu’« il est humble et prend la voie de l’abaissement, de l’anéantissement, la même que prendra Jésus plus tard ». Et également en cela « il offre un grand témoignage : il ouvre cette voie de l’anéantissement, du dépouillement de soi-même » qui fut ensuite également celle de Jésus. En conclusion de l’homélie, le Pape a orienté comme de coutume sa méditation vers la réalité concrète des hommes d’aujourd’hui. En voyant que dans la chapelle Sainte-Marthe étaient présents plusieurs évêques, prêtres, religieux et couples qui célébraient leur cinquantenaire, il leur a dit : « C’est une belle journée pour se demander » si « notre propre vie chrétienne a toujours ouvert la voie à Jésus, si notre propre vie a été pleine de ce geste : indiquer Jésus ». Il faut « rendre grâce », mais aussi « recommencer ».



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