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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

L’un après l’autre

Mardi 24 janvier 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°005 du 2 février 2017)

Anneaux d’une longue chaîne de «me voici» qui part d’Abraham et qui arrive à aujourd’hui, en passant par celui décisif de Jésus au Père: voilà ce que sont, selon le Pape François, les chrétiens, appelés chaque jour à «faire la volonté du Seigneur» en s’insérant dans le dessein providentiel de l’histoire du salut. La liturgie, en continuité avec celle de la veille, a poussé le Pape à réfléchir «sur le sacerdoce de Jésus, le sacerdoce définitif, unique». «Les prêtres, à cette époque, offraient des sacrifices, mais devaient les offrir continuellement, année après année, parce qu’ils n’étaient pas définitifs, ils n’étaient pas une fois pour toutes». Le changement décisif a eu lieu avec «le sacerdoce de Jésus, qui fait l’unique sacrifice une fois pour toutes». Une différence substantielle: «Dans ces sacrifices se renouvelle d’année en année le souvenir des péchés, on demande pardon d’année en année»; au contraire,  le Christ dit: «Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation; mais tu m’as façonné un corps. Alors j’ai dit: “Voici, je viens pour faire — ô Dieu — ta volonté”». Cela a été précisément, a suggéré le Pape, «le premier pas» de Jésus dans le monde: «Je viens faire ta volonté». Et la volonté du Père était que «avec ce sacrifice soient abolis tous les sacrifices et que celui-ci soit l’ultime». C’est pourquoi on lit dans l’Ecriture: «Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour les péchés. Alors j’ai dit: Voici, je viens, pour faire ta volonté». C’est précisément cette parole de Jésus qui referme une histoire «de “Me voici” enchaînés; l’histoire du salut est cela: une histoire de “Me voici” enchaînés». Tout commença avec Adam, qui «se cacha parce qu’il avait peur du Seigneur»: depuis lors, le Seigneur commença à appeler et à entendre la réponse des hommes et des femmes qui disent: “Me voici. Je suis prêt. Je suis prête”». Jusqu’à arriver «au dernier “Me voici”, celui de Jésus: “Pour faire ta volonté”». Le Pape a reparcouru brièvement cette histoire, en rappelant Abraham, Moïse, les prophètes Isaïe et Jérémie. Et encore: le petit Samuel, qui entend la voix du Seigneur et répond: «Me voici Seigneur». Jusqu’à arriver «au dernier “Me voici” , grand, de Marie: “Que la volonté du Seigneur soit faite. Je suis la servante. Me voici”». «L’un après l’autre se retrouvent dans la Bible tous les «me voici» prononcés. Et «c’est beau», beau et exigeant, parce que «cette liturgie de la parole d’aujourd’hui nous invite à réfléchir: «Mais comment va mon “Me voici” au Seigneur? Et le “Me voici” de ma vie, comment va-t-il ?». Précisément en reparcourant les Ecritures, on se rend compte que la réponse n’est en rien évidente: «Est-ce que je vais me cacher, comme Abraham, pour ne pas répondre? Ou quand le Seigneur m’appelle, au lieu de dire “Me voici”, est-ce que je fuis, comme Jonas?». Et alors, puisque le Seigneur appelle «chacun de nous» et «tous les jours», il faut se demander: «Comment est ma réponse au Seigneur?». Certains pourraient aussi avoir des doutes: «Peut-on discuter» avec le Seigneur? «Oui, il aime cela. Il aime bien discuter avec nous». C’est pourquoi, quand «quelqu’un me dit: “Mais père, souvent, quand je vais prier, je me mets en colère contre le Seigneur...”», la réponse est: «Cela aussi est prière! Il aime cela, quand tu te mets en colère et que tu lui dis en face ce que tu penses, parce que c’est un père! Mais cela est aussi un “Me voici”».

 



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