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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Si le martyre ne fait pas la une

Lundi 30 janvier 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°006 du 9 février 2017)

Pour «les martyrs d’aujourd’hui», pour les chrétiens persécutés en prison, pour les Eglises sans liberté, avec une pensée particulière pour les plus petites: telle est l’intention avec laquelle le Pape a offert la Messe: dans la conscience qu’«une Eglise sans martyrs est une Eglise sans Jésus», François a réaffirmé que ce sont précisément les martyrs qui soutiennent et font avancer l’Eglise. Et même si «les médias ne le disent pas, parce que cela ne fait pas la une des journaux», aujourd’hui, «de nombreux chrétiens dans le monde sont bienheureux parce que persécutés, insultés, emprisonnés, uniquement parce qu’ils portent un croix ou confessent Jésus Christ». Pour sa méditation, le Pape a tout d’abord reproposé les contenus de la lettre aux Hébreux. «Vers la fin, l’auteur lance un appel à la mémoire: “Rappelez-vous de vos ancêtres, rappelez-vous des premiers jours de votre vocation”». Tout cela «pour aider à renforcer notre espérance: mieux rappeler pour mieux espérer: sans mémoire, il n’y a pas d’espérance». «Aujourd’hui, il y a deux mémoires». Avant tout, «la mémoire des grandes œuvres du Seigneur, accomplies par des hommes et des femmes». Au point que l’auteur de la lettre proposée par la liturgie «commence à nommer Gédéon, Baraq, Samson, Jephté, David: tant de personnes qui ont fait de grandes choses dans l’histoire d’Israël».  Cela «est la mémoire, pouvons-nous dire de nos héros du peuple de Dieu». Et «le troisième groupe» — le premier «était celui de ceux qui ont été dociles à l’appel du Seigneur», le deuxième celui «de ceux qui ont fait de grandes choses» — rappelle «la mémoire de ceux qui ont souffert et ont donné leur vie comme Jésus». «Les martyrs sont ceux qui font avancer l’Eglise; ce sont ceux qui soutiennent l’Eglise, qui l’ont soutenue et qui la soutiennent aujourd’hui. Et aujourd’hui, il y en a plus qu’aux premiers siècles»: de nombreux chrétiens dans le monde aujourd’hui sont bienheureux parce qu’ils sont persécutés, insultés, emprisonnés». Aujourd’hui, «il y a beaucoup de personnes en prison, uniquement parce qu’elles portent une croix ou qu’elles confessent Jésus Christ: cela est la gloire de l’Eglise et notre soutien mais aussi notre humiliation, nous qui avons tout, tout semble facile pour nous et s’il nous manque quelque chose, nous nous plaignons». Mais «pensons à nos frères et sœurs, plus nombreux qu’aux premiers siècles, qui endurent aujourd’hui le martyre». «Je ne peux oublier le témoignage de ce prêtre et de cette religieuse dans la cathédrale de Tirana: des années et des années de prison, les travaux forcés, les humiliations, les droits humains n’existent pas pour eux». C’est le 21 septembre 2014, au cours des vêpres dans la cathédrale Saint-Paul à Tirana, que furent présentés au Pape les témoignages touchants de deux personnes ayant survécu aux persécutions du régime contre les chrétiens: ainsi prirent la parole sœur Maria Kaleta et le père Ernest Simoni, que François a voulu ensuite créer et publier cardinal au cours du consistoire du 19 novembre dernier. Mais «la plus grande force de l’Eglise aujourd’hui réside dans les petites Eglises, toutes petites, avec peu de gens, persécutées, avec leurs évêques en prison. Cela est notre gloire aujourd’hui et notre force aujourd’hui». Notamment parce que, a-t-il affirmé, «une Eglise sans martyrs, oserais-je dire, est une Eglise sans Jésus». Ainsi, François a invité à prier «pour nos martyrs qui souffrent tant, pour ceux qui ont été et qui sont en prison, pour les Eglises qui ne sont pas libres de s’exprimer: ce sont eux notre soutien, ce sont eux notre espérance».

 



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