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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Ne pas retarder la conversion

Jeudi 23 février 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°010 du 9 mars 2017)

Le «scandale» de celui qui se professe chrétien et révèle ensuite son véritable visage à travers une vie qui n’a rien de chrétien. Le contre-témoignage de qui «exploite» et «détruit» les vies des autres en faisant semblant d’être un bon catholique. Tel a été le thème de la réflexion du Pape François qui, en commentant les dures paroles utilisées par Jésus dans l’Evangile, a appelé à la conversion les protagonistes de certaines «doubles vies». Le point de départ de l’homélie du Pape a été le psaume responsoriel, le psaume 1. Derrière les paroles de Jésus, on perçoit «la figure de ces justes qui se sentent petits, mais qui placent leur confiance dans le Seigneur». Un passage, a souligné le Pape, dans lequel «à quatre reprises» revient le mot «scandale». Et en l’utilisant, le Seigneur «a été très fort», au point de dire: «Malheur à celui qui scandalisera l’un de ces petits. Malheur!». En effet, a expliqué le Pape, «le scandale, pour le Seigneur, est la destruction». Et Jésus conseille: «Mieux vaut te détruire toi-même que de détruire les autres». Le Pape s’est alors demandé: «Mais qu’est-ce que le scandale ?». La réponse touche la vie concrète de chaque personne: «Le scandale est dire une chose et en faire une autre; c’est la double vie». Un exemple? «Je suis très catholique, je vais toujours à la Messe, je fais partie de telle et telle autre association; mais ma vie n’est pas chrétienne, je ne paies pas un salaire juste à mes employés, j’exploite les gens, je trempe dans des affaires sales, de blanchissement d’argent». C’est cela une «double vie». Et, malheureusement, «beaucoup de catholiques sont comme cela. Et ceux-là scandalisent». Des paroles claires qui reconduisent chacun à la vie de tous les jours: «Combien de fois avons-nous entendu dans le quartier et dans d’autres lieux: “Mais si c’est pour être catholique comme cela, mieux vaut être athée”». C’est précisément cela, «le scandale» qui «détruit», qui «démoralise». Et qui est, précisément, un fait quotidien: «Il suffit de regarder le journal télévisé ou de lire les journaux. Sur les journaux, il y a de nombreux scandales, et on fait aussi une grande publicité aux scandales. Et avec les scandales, on détruit». Jésus dit à ceux qui se comportent ainsi: «Ces petits, ces pauvres qui croient en moi, ne les détruis pas avec ta double vie». Le problème naît d’une attitude qui est bien décrite précisément dans la première lecture du jour (Ecclesiaste 5, 1-10): «Ne te fies pas à tes richesses, et ne dis pas: “Je me suffis à moi-même”», et encore: «Ne suis pas ton instinct et ta force, en suivant les passions de ton cœur». C’est-à-dire que la double vie, «vient quand on suit les passions du cœur, les péchés capitaux qui sont les blessures du péché  originel». Celui qui est objet de scandale suit ces passions même s’il les cache. L’Ecriture met en garde ces personnes qui, tout en reconnaissant leur erreur, comptent sur le fait que «le Seigneur est patient, il oubliera!...». Et il invite chacun à «ne pas repousser la conversion à plus tard». Une invitation répétée par le Pape à chaque chrétien: «A chacun de nous, aujourd’hui, il fera du bien de réfléchir à cela: y a-t-il quelque chose qui ressemble à une double vie en nous: apparaître justes, sembler de bons croyants, de bons catholiques, mais par derrière, faire tout autre chose». Comprendre si notre attitude est celle de ceux qui disent: «Mais oui, le Seigneur me pardonnera tout ensuite, en attendant, je continue...» et, tout en étant conscient de ses erreurs, on répète: «Oui, cela ne va pas bien, je me convertirai, mais pas aujourd’hui: demain». Une puissante invitation à la conversion, dans la conscience que «le scandale détruit».

 



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