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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La Pentecôte d’Ephèse

Lundi 29 mai 2017

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 024 du 15 juin 2017)

Des cœurs «inquiets» parce qu’«animés par l’Esprit Saint», ou des «électrocardiogrammes spirituels» plats, linéaires, «sans émotions»? Dans quelle catégorie nous retrouvons-nous? Telle est la question de fond posée à chaque chrétien par le Pape. Au début de la semaine où «l’Eglise nous prépare à recevoir l’Esprit Saint et nous fait réfléchir sur l’Esprit Saint et nous demande de prier pour que l’Esprit Saint vienne dans l’Eglise, dans mon cœur, dans ma paroisse, dans ma communauté», le Pape François a invité les chrétiens à se mettre «dans l’attente de ce don du Père que Jésus nous a promis». La méditation du Pape s’est inspirée de la première lecture du jour, consacrée à la prédication de saint Paul à Ephèse (Actes des apôtres 19, 1-8). On remarque immédiatement «que cette communauté qui avait reçu la foi ne connaissait pas l’Esprit Saint». Au point que cette lecture pourrait s’appeler «La Pentecôte d’Ephèse», car «il se passe la même chose qu’à Jérusalem». Le Pape a expliqué que, avec la descente de l’Esprit Saint, pour les disciples d’Ephèse «a commencé l’animation du cœur, car ce qui anime notre cœur, ce qui nous inspire, qui nous enseigne» c’est lui: c’est l’Esprit «qui anime le cœur», qui nourrit «les émotions du cœur». Du reste, Jésus lui-même l’avait dit: l’Esprit «enseignera» et vous fera vous souvenir «de tout ce que je vous ai enseigné». Le Pape François a, comme de coutume, actualisé la méditation en l’appliquant à la vie de chaque chrétien. Il a posé une série de questions: «Suis-je comme ceux d’Ephèse qui ne savaient même pas que l’Esprit Saint existait? Quelle place l’Esprit Saint possède-t-il dans ma vie, dans mon cœur? Suis-je capable de l’écouter? Suis-je capable de demander l’inspiration avant de prendre une décision, de dire une parole ou de faire quelque chose? Ou bien mon cœur est-il tranquille, sans émotions, un cœur fixe?». En effet, le problème est que pour «certains cœurs, si nous faisions un électrocardiogramme spirituel, le résultat serait plat, sans émotions». Une réalité spirituelle qui est décrite également dans les Evangiles, si l’on pense, par exemple, aux docteurs de la loi: «Ils croyaient en Dieu, ils savaient tous les commandements, mais leur cœur était fermé, immobile, ils ne se laissaient pas interpeller». Voilà alors la clef de voûte de la réflexion: il faut «se laisser interpeller par l’Esprit Saint». L’important est de «sentir et discerner: discerner ce que sent mon cœur», parce que «l’Esprit Saint est le maître du discernement». Certains élans sont en effet positifs: «Une personne qui n’a pas ces mouvements du cœur, qui ne discerne pas ce qui se passe, est une personne qui a une foi froide, une foi idéologique. Sa foi est une idéologie, tout simplement». En fin de compte, la question que le Pape a voulu aujourd’hui «semer» dans le cœur de chacun est: «Quelle est ma relation avec l’Esprit Saint?». Chaque chrétien devrait donc se demander: «Ai-je un cœur inquiet parce qu’il est animé par l’Esprit Saint?». «Aujourd’hui, demandons cette grâce d’écouter ce que l’Esprit dit à notre Eglise, à notre communauté, à notre paroisse, à notre famille et à moi, à chacun de nous: la grâce d’apprendre ce langage d’écouter l’Esprit Saint».

 


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