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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Identité et héritage

Mardi 23 octobre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°046 du 13 novembre 2018)

L’identité et l’héritage du chrétien sont faits d’espérance, qui est peut-être «la vertu théologale la plus oubliée» et «la plus difficile à comprendre». En s’inspirant comme de coutume des lectures tirées de la lettre de saint Paul aux Ephésiens (2, 12-22) et de l’Evangile de Luc (12, 35-38), dans son homélie, le Pape a immédiatement identifié «deux mots avec lesquels nous pouvons décrire le message liturgique de cette journée: citoyenneté et héritage».

En s’arrêtant sur le premier, il a expliqué que dans la lecture, l’apôtre «nous parle de cela». Il s’agit d’«un cadeau que Dieu nous a fait, à nous tous: il a fait de nous des citoyens, c’est-à-dire qu’il nous a donné une identité. Il nous a donné notre carte d’identité». Et à présent, “nous pouvons nous présenter les uns et les autres au Père dans un seul Esprit”; il nous a fait “un”». En somme, «telle est notre citoyenneté». Donc, pour François, «notre identité est précisément ce fait d’être guéris par le Seigneur, d’être construits en communauté et d’avoir l’Esprit Saint en nous. Un chrétien est cela. Et la force est l’Esprit qu’il a en lui». En conséquence, «nous marchons avec cette force, avec cette sécurité, avec cette fermeté: nous sommes concitoyens et Dieu est avec nous. C’est même Lui qui nous mène de l’avant, qui nous fait marcher».

Vers où? Vers «l’autre mot» que le Pape a proposé: «l’héritage. Identité et héritage. Et l’héritage est celui dont nous parle Jésus dans l’Evangile: l’héritage est celui que nous cherchons sur notre chemin, celui que nous recevrons à la fin; mais nous devons le chercher chaque jour, aller vers cet héritage». Et tout cela est résumé dans la «grande vertu de l’espérance, la vertu théologale peut-être la plus oubliée, peut-être la plus difficile à comprendre», mais «celle qui nous conduit de l’avant sur le chemin de notre identité vers l’héritage». «Et qu’est-ce que l’espérance?», s’est demandé François. La réponse est que «notre héritage est un peu difficile à comprendre. Vivre dans l’espérance est marcher, en effet, vers une récompense, vers le bonheur que nous n’avons pas ici, mais que nous aurons là... c’est une vertu difficile à comprendre».

Mais au-delà des difficultés, l’espérance a également d’autres caractéristiques, que le Pape a citées: par exemple, «c’est une vertu humble, très humble»; et surtout «c’est une vertu qui ne déçoit jamais: si tu espères, tu ne seras jamais déçu. Jamais, jamais». En outre, «c’est également une vertu concrète». Mais, pourrait-on objecter, «comment peut-elle être concrète, si je ne connais pas le Ciel ou ce qui m’attend?». Et encore une fois, la réponse ne laisse place à aucun doute: l’espérance est l’héritage du chrétien, donc l’espérance «vers quelque chose», pas vers «une idée» ou vers «un bel endroit» Parce qu’«elle est toujours une rencontre, une rencontre avec le Seigneur. Elle est concrète».

L’espérance est concrète, elle est quotidienne parce que c’est une rencontre. Et chaque fois que nous rencontrons Jésus dans l’Eucharistie, dans la prière, dans l’Evangile, chez les pauvres, dans la vie communautaire, chaque fois, nous faisons un pas de plus vers cette rencontre définitive». D’où le vœu que les chrétiens aient «la sagesse de savoir profiter des petites rencontres de la vie avec Jésus, en préparant cette rencontre définitive».

Un souhait reproposé dans les considérations conclusives, où en récapitulant, François a expliqué que l’identité est le «grand cadeau de Dieu qui a fait de nous une communauté, qui a fait de nous les héritiers de cela»; et que l’héritage est «cette force avec laquelle l’Esprit Saint nous conduit de l’avant avec l’espérance». Avec une exhortation finale à penser «aujourd’hui à ces deux mots: ma carte d’identité, quelle est-elle? Comment suis-je chrétien? Et ensuite: quelle est mon espérance? Qu’est-ce que j’attends en héritage?».



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