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PÈLERINAGE APOSTOLIQUE EN FRANCE

MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II
AUX DÉTENUS DANS LES PRISONS FRANÇAISES

 

Je vous salue de tout cœur.

À l’occasion de ce quatrième voyage pastoral dans votre pays, j’ai reçu des invitations touchantes à me rendre dans divers milieux français et il ne m’est malheureusement pas possible d’y répondre. Vous êtes de ceux à qui j’aurais bien aimé rendre visite, ne serait-ce que pour faire ce que le Christ demande lorsqu’il dit dans l’Evangile: «J’étais en prison, et vous êtes venus me voir». Je dois me contenter de ce message, que je me fais une joie de vous écrire. Il vous parviendra par les Aumôniers, qui sont à votre service. Je saisis cette occasion pour les remercier de leur dévouement et du soutien qu’ils vous apportent, en collaboration avec des laïcs chrétiens.

Ma mission, vous le savez, est de redire aux hommes, à la suite du Christ, que la vie a un sens parce que nous sommes tous aimés de Dieu et appelés à vivre avec lui. Notre existence sur terre nous achemine vers «ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment»[1]. 

En attendant cette grande rencontre dans la pleine lumière de Dieu, nous nous efforçons de faire de ce monde où nous vivons un lieu où les hommes habitent en frères, dans le respect et l’amour mutuel, conscients de la dignité de chaque personne humaine, créée à l’image de Dieu et rachetée au prix du sang de son Fils.

Par nos fautes, il nous arrive de défigurer cette image en nous et de ne pas la respecter chez les autres. Chacun d’entre nous peut redire avec l’apôtre Paul et avec la même stupeur: «Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas... Malheureux homme que je suis!»[2]. 

Laissez-moi vous encourager à profiter des présentes circonstances pour reprendre confiance en vous-mêmes. Il y a au fond de chacun d’entre vous une dignité qui n’est pas détruite et une conscience suffisamment vive pour reconnaître ce qui conduit au bonheur ou ce qui en éloigne.

Il ne faut jamais douter du pardon de Dieu et de son amour, qui sont plus grands qu’un cœur d’homme.

Je vous souhaite de trouver dès maintenant la paix de ceux qui se savent aimés de Dieu. Je vous souhaite de reprendre au plus vite votre place dans votre famille et dans la société. Et je souhaite que vous y trouviez un accueil fraternel et le soutien nécessaire à votre nouveau départ dans la vie.

Je vous assure que je vous porte dans ma prière et dans mon cœur, comme je le fais pour tous ceux qui souffrent, et, par mes voyages à travers le monde, je sais qu’ils sont nombreux. C’est le vœu des disciples du Christ, en collaboration avec toutes les personnes de bonne volonté, de soulager ceux et celles qui sont dans la peine.

Avec vos pasteurs, je vous bénis au nom du Christ Sauveur des hommes.

Du Vatican, le 4 octobre 1988.

IOANNES PAULUS PP. II


[1] 1 Cor. 2, 9.

[2] Rom. 7, 19. 24.

 

© Copyright 1988 - Libreria Editrice Vaticana

 



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