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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AUX LECTEURS DE L’«ILLUSTRATION CATHOLIQUE»

Mercredi 26 avril 1967

 

Chers Fils de Hollande,
lecteurs de l’«Illustration Catholique»,
soyez les bienvenus!

Vous avez voulu fêter les cent ans de vie de votre belle revue en venant ici, à Rome, professer votre foi sur le tombeau de Saint Pierre et implorer la Bénédiction de son humble successeur sur vos personnes et vos familles. Voilà un geste qui vous honore et qui Nous touche profondément.

Votre cher Pays est bien souvent présent à Notre esprit. Nous connaissons sa vitalité religieuse. Nous connaissons aussi les problèmes qu’il se pose et les difficultés qu’il traverse. Mais Nous avons confiance que l’attachement à l’Eglise de Nos fils de Hollande prévaudra sur quelques tendances ou expériences fâcheuses qui ont pu troubler les esprits en ces derniers temps. Votre présence ici n’est-elle pas une preuve évidente de la fidélité du bon peuple catholique des Pays-Bas à la foi de ses pères? L’enthousiasme avec lequel fut accueillie chez vous la proposition de ce voyage à Rome fut tel, Nous a-t-on dit, qu’il ne fut pas possible d’accueillir plus de la moitié des demandes présentées! Vous voilà donc constitués, en quelque sorte, les délégués auprès de Nous de tous ceux de vos compatriotes qui n’ont pu vous accompagner, mais qui de cœur sont ici présents avec vous aujourd’hui. Vous leur porterez Notre salut, Nos encouragements et Notre Bénédiction la plus affectueuse.

En vous accueillant au seuil de l’année commémorative du dix-neuvième centenaire du martyre de Saint-Pierre, les paroles qui Nous viennent spontanément à l’esprit sont celles que l’Apôtre adressa au Seigneur dans un moment de doute et d’incertitude.

La scène vous est sans doute familière. Jésus vient de prononcer, dans la synagogue de Capharnaüm, un grand discours sur l’Eucharistie. Bon nombre de ses auditeurs, mal préparés à accueillir de si hautes révélations, s’éloignent de lui en murmurant: «Cette parole est dure: qui peut l’écouter?». Le Christ se tourne alors vers ses apôtres: «Allez-vous m’abandonner, vous aussi?». Et Saint Pierre, dans un élan de foi et de confiance, interprète les sentiments de tous, en s’écriant: «Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle» (Io. 6, 68).

Voilà, chers fils, le modèle de ce que doit penser et dire une âme chrétienne dans les moments de trouble et de désarroi. Elle peut voir autour d’elle des incompréhensions et des hésitations, elle ne perd pas confiance pour autant. Comme la boussole, qui guide le marin en haute mer, se tourne d’elle-même et constamment vers le nord, ainsi l’âme croyante se tourne vers Celui qui a «les paroles de la vie éternelle», et elle lui dit, avec une foi qui ne vacille pas: «Seigneur, à qui irions-nous?».

Que cette attitude soit la vôtre, chers Fils, et que cette visite au tombeau du prince des Apôtres vous confirme dans ce que vous avez toujours cru.

Ayez confiance dans le Christ.

Ayez confiance dans son Eglise, à laquelle est promise la divine assistance. Elle a traversé bien des tempêtes au cours des siècles, soutenue par la force d’en haut et par les prières de ses meilleurs fils. Et elle continue son chemin, sereine à travers le déroulement des vicissitudes humaines, et distribuant à tous ceux qui les désirent ses trésors inépuisables.

Ayez confiance dans vos chefs spirituels, qui sont auprès de vous les dispensateurs de ces trésors, et qui, en ce lendemain de Concile, sont plus conscients que jamais de leurs responsabilités devant Dieu et devant leur peuple. Que l’application généreuse et sage des décisions conciliaires soit pour tous l’occasion d’un profond et fécond renouveau spirituel!

Voilà, chers fils, les vœux que Nous formons pour vous en cette année centenaire de votre belle revue. Nous aimons à penser que celle-ci continuera à entretenir dans vos âmes le fidèle attachement à l’Eglise et au Saint-Siège, dont vous donnez l’exemple par ce pèlerinage, et Nous lui souhaitons de longues années de fructueux travail.

En félicitant de tout cœur ses dévoués directeurs, Monsieur Welling et Monsieur Kapteyn, et en vous remerciant de votre visite. Nous vous accordons, ainsi qu’à toute la grande famille des lecteurs de la Katholieke Illustratie et à tous ceux qui vous sont chers, une large et affectueuse Bénédiction Apostolique.

Aan U allen, beminde zonen en dochters, Onze beste wensen en de Apostolische Zegen.

                                     



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