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DISCOURS DU PAPE PIE XII
AUX PARTICIPANTS AU XIIIe CONGRÈS MONDIAL DE L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DES « SKÄL CLUBS »*

Mercredi 29 octobre 1952

 

Nous vous souhaitons la bienvenue, Messieurs, membres des Skäl Clubs, qui, venus de partout et rassemblés à Rome pour votre Congrès annuel, Nous procurez la joie de votre visite. Votre profession constitue la charpente solide qui soutient le tourisme d'aujourd'hui et lui permet de prétendre à de nouveaux développements.

Le tourisme existait déjà dans l'empire romain. Un réseau routier modèle, œuvre civilisatrice de premier ordre, et des liaisons maritimes à travers la Méditerranée, services qui pour l'époque fonctionnaient très bien, ont favorisé grandement les voyages. Les hommes du millénaire suivant, de 500 à 1.500, se déplaçaient aussi volontiers, d'autant que l'Église avec ses lieux de pèlerinage, Rome, Jérusalem, Saint-Jacques-de-Compostelle, en particulier, assignait à leur marche un but déterminé en même temps qu'une signification religieuse.

Les hommes d'aujourd'hui doivent concéder que le tourisme moderne a perdu certains avantages précieux, dont jouissait celui de ce temps. À notre époque, on traverse un pays entier en train de nuit sans rien voir du tout ; en quelques heures, l'avion vous porte au delà des continents et des océans. Jadis, on apprenait à connaître le pays et à se familiariser avec les gens au cours de pérégrinations lentes et méditatives. Voyez par exemple les itinéraires de la grande suédoise, sainte Brigitte. Ces conditions durèrent jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Le tourisme actuel profite de la révolution que déterminèrent dans les moyens de transport la vapeur, l'électricité et l'avion. S'il ne révèle plus la vie intime des pays et des peuples comme les voyages des temps passés, il l'emporte d'une manière presque incroyable par l'énormité de ses dimensions, qu'il s'agisse du nombre des touristes, de l'extension géographique ou de la rapidité des échanges.

Nous osons espérer qu'il procure aussi à ses adeptes les valeurs que Nous indiquions plus haut : qu'il élargit le regard et le cœur, que dans toutes les régions de la planète il suscite la bonté et l'amour, la compréhension et l'estime mutuelle, dans la conscience que les hommes sont tous frères et sœurs, enfants du même Créateur et Père des cieux.

Vos occupations dans le domaine du tourisme, Messieurs, exigent de vous beaucoup de désintéressement. Elles ne frappent guère l'attention ; on suppose assez naturellement que tout fonctionne bien; et cependant, comme Nous l'avons déjà dit, elles forment l'appui solide qui maintient la prospérité du tourisme. Donnez à votre labeur le sens social qui lui revient en fait. N'est-il pas en effet service du prochain ? Et vous y trouverez une joie intérieure plus profonde encore, si vous l'imprégnez de sens chrétien en l'accomplissant pour l'amour du Christ.

Recommandez chaque matin votre tâche quotidienne, le tourisme, et l'ensemble du mouvement et des moyens de communication à la conduite bienveillante du Dieu tout-puissant. Nous vous souhaitons de tout cœur que sa grâce, sa bénédiction et sa Providence veillent paternellement sur vous, vos intentions et vos travaux.


* Discours et Messages-radio de S.S. Pie XII, XIV,
Quatorzième année de Pontificat, 2 mars 1952 - 1er mars 1953, pp. 377-378
Typographie Polyglotte Vaticane

 



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