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DISCOURS DU PAPE PAUL VI
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’EMIGRATION

Lundi 6 septembre 1965

 

Vénérables Frères et chers Fils,

Répondant à l’appel du Président du Conseil supérieur de l’Emigration, vous êtes venus à Ariccia de divers pays d’Europe, et même d’outre Atlantique, pour confronter pendant deux jours vos expériences pastorales et mieux organiser une action commune au service des migrants européens.

Nous sommes heureux de vous accueillir. C’était en effet un devoir pour Nous de vous rencontrer, pour vous encourager dans vos tâches si importantes, et pour bénir vos efforts au service des migrants.

Certes, les problèmes que vous rencontrez dans votre ministère sont amples, par le nombre des personnes intéressées d’abord, puisqu’on évalue chaque année à plus d’un million les travailleurs qui passent d’un pays à l’autre de l’Europe, à la recherche d’un gagne-pain pour eux-mêmes et pour leur famille.

Ils sont amples également, de par leur nature même. Ces déplacements revêtent assurément des aspects positifs, en ce sens qu’ils permettent de procurer un travail à ceux qui n’en trouvent pas dans leur pays d’origine et qu’ils aident au développement économique des contrées qui manquent de main d’œuvre. Ils constituent aussi, peu à peu, un lien qui renforce la solidarité entre les pays européens et ils contribuent ainsi, en quelque sorte, à former une mentalité commune.

Mais ces mouvements de population ne sont pas non plus sans ombre. Ils entraînent souvent des difficultés, que doivent pallier des mesures administratives et législatives destinées à sauvegarder la dignité de la personne des travailleurs et de leur famille. Nos prédécesseurs ont déjà insisté sur ce point, et Nous affirmons à Notre tour que c’est un devoir grave pour les autorités responsables de veiller soigneusement à l’accueil et à l’implantation des migrants, à leur logement, ainsi qu’au regroupement aussi rapide que possible des foyers familiaux.

Nous savons, certes, la complexité de ces problèmes sociaux et économiques sur lesquels il ne Nous appartient pas de Nous étendre. Nous n’oublions cependant pas les progrès notables réalisés récemment sur ces points, tant en divers pays qu’au plan de la Communauté européenne. Que ceux qui y ont contribué soient félicités et remerciés pour ces aménagements favorables à la dignité et à l’épanouissement de l’homme.

Nous voudrions cependant profiter de votre présence, chers Fils et vénérables Frères, pour attirer de nouveau l’attention des Autorités compétentes sur vos préoccupations majeures en ces domaines de l’accueil, du logement et du rapprochement des familles. Il appartient aux Gouvernements qui emploient de la main d’œuvre étrangère, ainsi qu’aux organismes européens, de prendre toutes les mesures de nature à sauvegarder la dignité du travailleur et ses conditions de vie. Comme il Nous plairait aussi que des employeurs aillent au delà d’une législation en progrès pour appliquer généreusement les enseignements de l’Eglise en ces domaines!

Quant à vous, qui êtes chargés, sous l’égide du Conseil suprême de l’Emigration, de l’assistance spirituelle des migrants, il est inutile de souligner l’importance de vos services et de vos tâches pastorales. Nous vous remercions de votre action auprès des personnes et auprès des institutions. Nous formons des vœux sincères pour la poursuite de votre ministère charitable et Nous vous accordons bien volontiers Notre paternelle Bénédiction Apostolique.

* * *

Siamo grati al Signor Cardinale Carlo Confalonieri, Segretario della S. Congregazione Concistoriale, e a Monsignor Assessore Francesco Carpino, Presidente del Consiglio Superiore dell’Emigrazione, i quali Ci hanno preparato questa grande consolazione, di ricevere oggi i numerosi ed esperti partecipanti al Convegno di Ariccia, dedicato ai problemi dell’Emigrazione.

Vi salutiamo con paterno affetto, diletti figli; vi ringraziamo per l’opera che svolgete in un settore così vasto e delicato, quale è quello dell’emigrazione, per il bene che fate ai lavoratori e a quanti per dura necessità debbono vivere fuori dei patrii confini, e soprattutto per lo spirito di fede e di carità, con cui vi prodigate nella vostra missione.

Perché proprio di questo si tratta: al di là dei problemi, delle difficoltà, delle complicazioni di varia indole, che il fattore «emigrazione» suscita, deve essere tenuta presente la realtà eminentemente spirituale ed apostolica, che esso rappresenta con evidenza indilazionabile ed urgente, e che esso richiama alla considerazione e, diciamo pure, all’esame di coscienza della società cristiana. Fede e carità sono come i due occhi soprannaturali, con cui il problema deve essere essenzialmente impostato: fede viva e generosa, che sa vedere nei nuclei familiari emigranti l’immagine dolente ma serena, provata, ma fiduciosa, alacre e raccolta della Sacra Famiglia di Nazareth su la via dell’esilio, che le parole iniziali della Costituzione Apostolica «Exsul Familia» del Nostro Predecessore Pio XII di v. m. hanno reso più cara al cuore e alla pietà dell’intera Chiesa. E con la fede, ad animarla e sostenerla e renderla operosa, ecco la carità, delicata, oculata, premurosa, attenta: la carità che fa scoprire nei fratelli in necessità la presenza stessa di Cristo; che fa andare ad essi con alacrità e con gioia, per servire più generosamente il Cristo, nascosto e velato dalle loro ansie e dalle loro fatiche; carità che trova risonanze ineffabili e consolanti nel ripensare alle parole di Cristo: «Tutto ciò che avete fatto a uno dei più piccoli tra questi miei fratelli, l’avete fatto a me» (Matth. 25, 40).

Noi vi incoraggiamo amabilmente a vedere sempre sotto questa luce il vostro lavoro, da cui tanto si aspetta la Cattedra di Pietro e la Sacra Gerarchia; e vi esprimiamo il Nostro compiacimento per la volontà di approfondire i vostri problemi e di aggiornarvi di fronte ad essi, che è così bene dimostrata dalla vostra presenza numerosa ed attenta a codeste giornate di studio, organizzate con tanta passione ed esperienza dalla Sacra Congregazione Concistoriale.

Noi siamo certi che i lavori del Convegno saranno di grande utilità ed efficacia, per far sì che la vostra attività in favore dell’emigrazione sia sempre più fruttuosa e feconda; e a questo vi sprona il Nostro augurio, vi incoraggia la Nostra preghiera, vi accompagna la Nostra Apostolica Benedizione.

                                          



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