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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 31 mai 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 23 du 6 juin 2013)

L’éternité ne sera pas ennuyeuse

Les chrétiens qui ne connaissent pas la joie sont nombreux. Et même lorsqu’il vont à l’église pour louer Dieu, ils semblent être à un enterrement plutôt qu’à une célébration joyeuse. Si, en revanche, ils apprenaient à sortir d’eux-mêmes et à rendre grâce à Dieu, « ils comprendraient réellement ce qu’est la joie qui nous rend libres ». C’est précisément la joie chrétienne qui a été au cœur de l’homélie du Pape François, le 31 mai, fête de la Visitation. Dans le récit évangélique, la joie caractérise la visite de Marie à Elisabeth. « La Vierge veut rendre visite à Élisabeth » a rappelé le Saint-Père. Et en présentant l’image de Marie comme la Mère qui part toujours en hâte, le Pape s’est arrêté sur ce « tressaillement de l’enfant dans le sein d’Élisabeth révélé par elle-même à Marie : « Voilà, à peine ton salut est-il parvenu à mes oreilles que l’enfant a tressailli de joie dans mon sein ».

« Tout est joie. Mais nous les chrétiens, nous ne sommes pas tellement habitués à parler de joie, d’allégresse. Je crois que, très souvent, nous aimons davantage les plaintes ! Qu’est-ce que la joie ? La clef pour comprendre cette joie est ce que nous dit l’Évangile : “Élisabeth fut comblée du Saint-Esprit”. Ce qui nous donne la joie est le Saint-Esprit ». Le Pape a ensuite parlé d’un autre aspect de la joie qui nous vient de l’Esprit. « Pensons à ce moment où la Vierge et saint Joseph conduisent Jésus au Temple pour accomplir la Loi. C’est la fidélité qui a mûri pendant tant d’années dans l’attente du Saint-Esprit qui a pour effet que cet Esprit vienne et leur donne la joie ». « Pour ma part, j’aime à penser : les jeunes accomplissent la Loi ; les personnes âgées ont la liberté de laisser l’Esprit les guider. Et cela est très beau ! C’est précisément l’Esprit qui nous guide. Il est l’auteur de la joie, le créateur de la joie. Et cette joie dans l’Esprit nous donne la véritable liberté chrétienne. Sans joie, nous, chrétiens, ne pouvons pas devenir libres. Nous devenons esclaves de nos tristesses ». « Mais quelle est cette louange à Dieu ? » s’est demandé le Pape. « Le louer gratuitement, comme la grâce qu’il nous donne est gratuite » a été sa réponse. Ensuite, s’adressant à l’une des personnes présentes à la célébration, il a dit : « Je peux poser la question à vous qui êtes ici à la Messe : louez-vous Dieu ? Ou demandez-vous seulement à Dieu et rendez-vous grâces à Dieu ? Mais louez-vous Dieu ? ». Cela, a-t-il répété, signifie « sortir de nous-mêmes pour louer Dieu, perdre du temps en louant ». À ce point, le Saint-Père a également fait référence à l’une des critiques que l’on fait souvent aux prêtres : « La Messe que vous célébrez est longue ». Assurément, a-t-il expliqué en s’adressant encore aux personnes présentes, « si tu ne loues pas Dieu et tu ne connais pas la gratuité de perdre du temps en louant Dieu, alors bien sûr que la Messe est longue ! Mais si tu adoptes cette attitude de la joie, de la louange à Dieu, cela est beau ». Du reste, voilà ce que sera l’éternité : louer Dieu. Mais cela ne sera pas ennuyeux, ce sera très beau. Cette joie nous rend libres ».

 



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