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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 23 février 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 9 du 3 mars 2016)

Entre dire et faire

Il ne sert à rien de s’auto-proclamer chrétiens, car « Dieu est concret », et il est pour « l’action », certainement pas pour « la religion du dire ». C’est un rappel à l’essentialité de la vie chrétienne qu’a proposé le Pape, avec une invitation à un examen de conscience sur les béatitudes et en particulier sur le témoignage en famille. « La liturgie de la parole nous introduit aujourd’hui dans la dialectique évangélique entre faire et dire », a observé François, en se référant au passage du livre du prophète Isaïe (1, 10 ; 16-20). « Le Seigneur appelle son peuple à faire : “Venez, discutons” ». Car « Dieu est concret ». Le Pape a rappelé que « le Seigneur nous enseigne la voie de l’action ». Et « combien de fois trouvons-nous des gens — nous aussi — si souvent dans l’Église » qui proclament : « Je suis très catholique ! ». Mais, il nous vient l’envie de demander, « que fais-tu ? ». Par exemple, « combien de parents se disent catholiques mais n’ont pas le temps de parler à leurs enfants, de jouer avec leurs enfants, d’écouter leurs enfants ». Peut-être « ont-ils leurs parents en maison de retraite, mais ils sont toujours occupés et ne peuvent pas aller les voir et les abandonnent ». Mais ils répètent : « Je suis très catholique, hein ! J’appartiens à telle association... ». Cette attitude est typique de la « religion du dire : je dis que je suis ainsi, mais je pratique la mondanité ». Une réalité également rappelée par le passage évangélique de la liturgie, extrait du chapitre 23 de Matthieu (1-12). « Dire et ne pas faire est une tromperie ». Et c’est « une tromperie qui nous conduit précisément à l’hypocrisie ». Par conséquent, « la miséricorde du Seigneur réside dans l’action ». Si bien qu’à « ceux qui frappent à la porte et disent : “Mais, Seigneur, te rappelles-tu, j’ai dit...” », il répond : « Je ne te connais pas ! ». En revanche, à ceux « qui font », il dit : « Tu es pécheur comme l’écarlate, comme neige tu blanchiras ». Ainsi, « la miséricorde du Seigneur va vers ceux qui ont le courage de se confronter à lui, mais de se confronter sur la vérité, sur les choses que je fais ou celles que je ne fais pas, pour me corriger ». Et « cela est le grand amour du Seigneur, dans cette dialectique entre dire et faire ». Voilà ce qu’« être chrétien signifie : faire la volonté de Dieu ». Et « le dernier jour — car nous en aurons tous un — que nous demandera le Seigneur ? Il nous demandera « les choses concrètes : “J’étais affamé et tu m’as donné à manger ; j’étais assoiffé et tu m’as donné à boire ; j’étais malade et tu m’as rendu visite ; j’étais en prison et tu es venu me voir” ». Car « telle est la vie chrétienne ». En revanche, « dire tout court nous conduit à la vanité, au fait de faire semblant d’être chrétien. Mais non, on n’est pas chrétien ainsi ! ». Dans la plénitude du temps qui nous rapproche de Pâques, « sur cette route de conversion quadragésimale », François a proposé un examen de conscience, en suggérant certaines questions à se poser à soi-même : « Suis-je de ceux qui disent beaucoup et ne font rien ou fais-je quelque chose ? Est-ce que je cherche à faire plus ? ». L’objectif est « de faire la volonté du Seigneur pour faire le bien à mes frères, à ceux qui me sont proches ». En conclusion, avant de reprendre la célébration eucharistique, le Pape a invité à prier afin que « le Seigneur nous donne la sagesse de bien comprendre où se trouve la différence entre dire et faire et nous enseigne le chemin de l’action et nous aide à emprunter ce chemin ».

 



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