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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 14 avril 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 16 du 21 avril 2016)

Dociles et heureux

« Parle Seigneur, parce que j’écoute » : c’est par ces paroles simples de Samuel que le Pape a suggéré de s’adresser à Dieu « quand nous avons un doute, quand nous ne savons pas ou quand simplement nous voulons prier ».  Des paroles qui sont également un antidote pour ne pas tomber dans la tentation de résister à l’Esprit. François a invité à ne pas avoir peur quand l’Esprit Saint est à l’œuvre et bouleverse nos plans. Parce que c’est la joie, et certainement pas « la fidélité à la lettre » qui caractérise la vie des chrétiens dociles à l’action de l’Esprit. « Le protagoniste de la parole de la première lecture que nous avons entendue », a souligné François en se référant au passage des Actes des Apôtres (8, 26-40), est précisément « l’Esprit Saint ». « Au cours des derniers jours, l’Église nous a proposé le drame de la résistance à l’Esprit : les cœurs fermés, durs, insensés, qui résistent à l’Esprit ». François a insisté sur le fait que, au contraire, « aujourd’hui et demain également, l’Église nous propose l’inverse : non pas la résistance à l’Esprit, mais la docilité à l’Esprit qui est précisément l’attitude du chrétien ». Il s’agit donc d’« être dociles à l’Esprit et cette docilité fait en sorte que l’Esprit puisse agir et aller de l’avant pour construire l’Église ». En revenant au passage des Actes du jour, François a souligné que nous nous trouvons face à « un évêque, Philippe, l’un des apôtres, très occupé, comme tous les évêques, et ce jour-là il avait certainement ses projets de travail ». Mais « l’Esprit va et dit : “Lève-toi et fais ceci, quitte l’évêché et va là-bas” ». Philippe « obéit : il a été docile à cette voix de l’Esprit » et ainsi « laisse tout ce qu’il devait faire ce jour et se rend là-bas ». Et voilà que l’Esprit l’invite à aller « sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza », sans lui donner d’explications : « Va! ». Précisément sur la route qui lui avait été indiquée, Philippe rencontre « cet homme, qui était un prosélyte éthiopien : c’est le ministre de l’économie, un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie ». Cet homme « est venu adorer Dieu : il adorait Dieu et lisait l’Écriture ». C’est toujours l’Esprit qui suggère à Philippe de s’approcher de ce char. Et lui, à nouveau « il obéit, docile à la Parole de Dieu ». Les Actes des apôtres nous racontent que « Philippe courut au-devant, et ayant entendu qu’il lisait le prophète Isaïe, il voulut lui demander : “Comprends-tu donc ce que tu lis?” ». Mais son interlocuteur lui répond : “Non, comment pourrais-je le comprendre si personne ne me l’explique !” ». Et ainsi « il invita Philippe à monter sur le char et Philippe expliqua la prophétie d’Isaïe : c’est-à-dire Jésus Christ ». En un mot, Philippe lui « expliqua le salut de l’Évangile ». Poursuivant cet entretien le long du chemin, ils arrivèrent à un point d’eau, et, comme cet homme était un homme pratique, il exerçait un métier très pratique, concret, il dit : “Voilà, ici il y a de l’eau”. Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ?” »? Ainsi, « il accueille la foi et demande le Baptême : il est docile ! La docilité à l’Esprit ! ». Voilà l’histoire de « deux hommes : un évangélisateur et un homme qui ne savait rien de Jésus, mais l’Esprit avait semé une curiosité saine et non pas une curiosité de commérages ». Et « l’Esprit lui donne le don de la foi ». Lorsqu’ils sortirent de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe : soudainement : Les Actes nous disent que « Philippe, docile », se rendit à Azot pour évangéliser ». Certes, « cela ne figurait pas dans ses projets, mais il a été docile à l’Esprit ». Ces jours derniers jours, « nous avons entendu ce que fait la résistance à l’Esprit » tandis qu’« aujourd’hui, nous avons un exemple de deux hommes qui ont été dociles à la voix de l’Esprit ». Et le signe qui les distingue « est la joie », parce que « la docilité à l’Esprit est source de joie ». Voilà pourquoi il est important de se dire « je voudrais faire quelque chose, cela, mais je sens que le Seigneur me demande autre chose : la joie, je la trouverai là, où il y a l’appel du Seigneur ! ». Le Pape a proposé également « une belle prière pour demander cette docilité », nous la trouvons « dans le premier livre de Samuel : le jeune Samuel dormait et entendit l’appel et pensa que c’était le prêtre Élie », ainsi « il se leva immédiatement et alla à lui : “Me voici !” ». Mais Élie lui dit qu’il ne l’avait pas appelé. Samuel « retourna se coucher » mais entendit à nouveau l’appel pour la seconde, puis pour la troisième fois ». Élie « n’était pas un bon prêtre, mais il comprenait les choses de Dieu : il comprit que c’était le Seigneur qui appelait ! ». Alors, il dit à Samuel : « Retourne te coucher, et s’il t’appelle encore une fois, tu répondras : “Parle, Seigneur, parce que ton serviteur écoute” ». Précisément « cela est une belle prière que nous pouvons faire nous, toujours : “Parle, Seigneur, parce que je t’écoute” ».

 



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